Euro féminin de football : les stéréotypes de genre persistent

Publié le 8 juillet 2022
J.E.E/SIPA

Alors que l’Euro féminin de football s’est ouvert le 6 juillet en Angleterre, nous avons interrogé Cécile Chartrain, joueuse et cofon­da­trice de l’équipe féministe Les Dégommeuses. Elle revient sur la place octroyée aux femmes et aux filles dans le football français et nous livre son analyse sur l’immense retard de ce milieu dans la lutte contre les sté­réo­types de genre. 

Comme lors de la Coupe du monde de 2019, tous les matchs de l’équipe de France seront diffusés en direct sur TF1. Le football féminin est-il devenu un sport populaire en France ?

Il y a eu, ces dernières années, des avancées indé­niables dans la média­ti­sa­tion et la per­cep­tion du football féminin par le grand public. Lors de la Coupe du monde de 2019, Le match France-Brésil a réuni jusqu’à 12 millions de téléspectateur·ices devant la télé­vi­sion. Les sponsors s’intéressent de plus en plus aux Bleues et on voit même, en ce moment, des effigies de joueuses de l’équipe de France à l’entrée de certains super­mar­chés, une chose qui était encore inima­gi­nable il y a dix ans.
Mais si on regarde de plus près, les inves­tis­se­ments de la Fédération française de football (FFF) et des clubs français pour les équipes féminines restent assez frileux comparés à ceux réalisés dans d’autres pays. Le Barça [le club de Barcelone] est parvenu à réunir plus de 90 000 personnes pour assister à des matchs féminins dans le stade du Camp Nou. En France, pays orga­ni­sa­teur de la Coupe du monde en 2019, il n’y a même pas eu de campagnes d’affichage dignes de ce nom dans l’espace public. Et quand certains clubs ont demandé s’ils pouvaient com­mu­ni­quer sur l’évènement, la FFF leur a répondu qu’ils pouvaient télé­char­ger des affiches et les imprimer eux-mêmes !

Les joueuses de football pro­fes­sion­nelles sont très loin de gagner les mêmes salaires que leurs homo­logues masculins. Est-ce un sujet qui préoccupe les Dégommeuses ?

Sur le principe, en tant que fémi­nistes, on se doit d’exiger que les salaires et les primes des femmes [comme c’est le cas depuis peu en Espagne] soient alignés sur celles des hommes mais, en réalité, au sein des Dégommeuses on pré­fé­re­rait une har­mo­ni­sa­tion à un niveau médian. Quand on voit que les meilleures joueuses fran­çaises gagnent autour de

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