IVG : « Nous avons deux mois pour faire changer d’avis la Cour suprême des États-Unis »

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Publié le 13 mai 2022
crédit : Janni Rye

Alors que la Cour suprême des États-Unis pourrait remettre en cause le droit à l’avortement, de nombreux pays d’Amérique latine pro­gressent, eux, sur la question des droits repro­duc­tifs. Dans cette news­let­ter, Catalina Martínez Coral, direc­trice pour l’Amérique latine de l’ONG inter­na­tio­nale Center for repro­duc­tive rights revient sur les infor­ma­tions révélées la semaine dernière par le site Politico et les analyse à l’échelle du continent américain tout entier.

Comment avez-vous réagi en apprenant que la Cour suprême des États-Unis s’apprête à remettre en cause le principe fon­da­men­tal du droit à l’avortement ?

Il faut garder en tête qu’il s’agit d’une fuite média­tique, et non de la décision finale de la Cour suprême. Cela nous laisse encore au moins deux mois pour la faire changer d’avis. Deux mois, cela laisse le temps de mener un mouvement, d’organiser des mobi­li­sa­tions, d’en parler, d’en appeler à l’opinion publique… Cela dit, si la Cour suprême remet vraiment en cause l’arrêt Roe v. Wade, elle va créer un précédent très compliqué pour les États-Unis et pour le monde entier. C’est très difficile de concevoir que les femmes aient un droit pendant cinquante ans et que d’un jour à l’autre il puisse être remis en cause.

 

« ON CONSTATE UN RENVERSEMENT DE LA LIGNE NORD-SUD SUR LA QUESTION DES DROITS REPRODUCTIFS » 

 

Quelle portée pourrait avoir une décision en ce sens ?

Aux États-Unis, au moins 25 États sont prêts à pro­mul­guer des lois pour limiter l’accès à l’avortement et 12 États préparent des lois pour l’interdire tota­le­ment, dès qu’il ne serait plus garanti par la Cour suprême. J’ai grandi en Amérique latine et j’ai vu les effets concrets de la cri­mi­na­li­sa­tion de l’avortement : des femmes qui avortent clandestinement 

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