Il y a une profusion de termes pour désigner l’extrême droite : « identitaires », « populistes », « fascistes », « post-fasciste », « néo-conservateurs », « droite radicale »… Existe-t-il une telle diversité au sein de ce courant politique ?
NONNA MAYER C’est un très vieux débat. En 1996, le politologue néerlandais Cas Mudde recensait 58 manières différentes de définir les extrêmes droites ! Ces dernières ont toujours contesté la qualification d’« extrême droite » pour chercher à se démarquer des droites collaborationnistes, nazies ou fascistes.
Elles se rassemblent sur l’autoritarisme – elles sont partisanes de la manière forte – et le « nativisme », un mélange de nationalisme et de xénophobie. Si l’on veut faire une distinction, il y a celles qui se placent hors du jeu institutionnel, comme les identitaires, et celles en rupture avec les valeurs démocratiques mais qui jouent le jeu parlementaire, comme le Rassemblement national (RN). Cette option-là est, désormais, souvent qualifiée d’« illibérale ».
L’expression « droite radicale populiste » s’est imposée pour décrire ces partis dans le champ académique. Cela résume leur positionnement dans les institutions : plus à droite que tous les autres partis.
FRANCESCA SCRINZI L’usage de toutes ces catégories pose problème s’il n’est pas contextualisé de manière critique. Quand la catégorie « populiste » est utilisée pour qualifier l’extrême droite, les classes populaires sont, dans un même mouvement, désignées. Ce n’est pas anodin, alors que l’électorat de l’extrême droite ne s’y cantonne pas.
Désigner ces formations par le terme « extrême droite » dans l’espace médiatique est-il important ?
FRANCESCA SCRINZI Les catégories changent selon les aires géographiques, politiques ou culturelles : droite et gauche ne sont pas exactement la même chose selon l’endroit du monde où on se place. Les partis d’extrême droite mobilisent des thèmes de la gauche comme la question de l’égalité entre les sexes mais réaffirment l’essentialisme de genre (1). La vision inégalitaire se maintient. Il y a donc un enjeu à gratter leur discours pour désigner les formations d’extrême droite.
Par son parcours, son absence à La Manif pour tous et son profil de mère célibataire dirigeante d’un parti, Marine Le Pen incarne une rupture avec la vision traditionaliste de la famille. L’assignation des femmes au soin de la famille et aux tâches domestiques ne fait-elle plus partie des valeurs du Rassemblement national ?
NONNA MAYER Marine Le Pen n’incarne pas la défense de la morale traditionnelle, mais les droits des femmes restent marginaux dans son programme, abordés uniquement au prisme de la famille ou du danger que représenteraient les étrangers.
Ce qui soude et détermine le vote pour le Rassemblement national, c’est l’idée qu’il y aurait trop d’immigré·es en France. Ce qui écrase tout, c’est les sujets de l’immigration et d’un islam diabolisé, qui viennent répondre à la peur du déclassement : la classe affleure dans ce vote, mais retraduite au prisme de l’identité et de la préférence nationale.
Sur le sujet de l’homosexualité, Marine Le Pen a mis fin aux horreurs que proférait son père. Sébastien Chenu [porte-parole du RN] et Florian Philippot [ancien vice-président du FN, il a quitté le parti en 2017], qui sont gays, incarnent eux aussi cette rupture. Pourtant, l’électorat du RN reste intolérant – à peine un peu moins que celui des Républicains (LR) – aux questions de genre, aux droits des femmes ou des personnes LGBT+.
Marine Le Pen doit tenir ensemble des catholiques traditionalistes et des athées : elle sait qu’elle ne peut pas les souder autour des questions de genre. Le RN s’est accordé pour ne pas cliver sur ce sujet : toutes les positions cohabitent, adossées à un programme qui reste traditionaliste, antifemme et anti-LGBT+. Au Parlement européen, les députés RN ne votent jamais sur les mesures qui sont censées renforcer les droits des femmes.
Sur les questions féministes, Marine Le Pen maintient un programme minimaliste. Son profil fait le travail d’incarnation suffisant pour que les électeur·ices y projettent ce qu’elles ou ils veulent. Elle a gagné cette bataille de l’image.
FRANCESCA SCRINZI Les partis d’extrême droite européens mettent en avant les femmes pour motiver les électeurs et les électrices. Par exemple, en Italie, la Ligue du Nord a proposé des mesures comme la castration chimique des violeurs, montrant qu’ils et elles n’ignorent pas le sujet. Ces mesures visent à criminaliser, individualiser et racialiser les violences, sans les voir comme un problème structurel lié aux inégalités de genre. La racialisation du sexisme n’est pas qu’un discours, ce sont aussi des
politiques publiques.
Qu’est-ce que la « racialisation du sexisme » ?
FRANCESCA SCRINZI Une affiche de l’AfD [le parti de l’extrême droite parlementaire allemande] montre deux femmes en maillot de bain accompagnées du slogan : « Burka ? Nous préférons le bikini ! ». Cela résume tout à fait ce concept. Les migrant·es et leurs descendant·es sont présenté·es comme issu·es d’une culture qui serait inférieure, prémoderne et patriarcale alors que les sociétés d’accueil sont décrites comme ayant obtenu l’émancipation des femmes et l’égalité entre les sexes. Cette racialisation du sexisme constitue une ressource pour normaliser les idées et l’agenda anti-immigration.
Le genre joue un rôle clé dans le discours raciste contemporain fondé sur le culturalisme (2).
Cette racialisation du sexisme passe aussi par l’hypervisibilisation des violences dans l’espace public, alors que la majorité des violences de genre se déroulent dans l’espace domestique. Ce discours raciste masque le fait que les violences faites aux femmes existent largement dans la société d’accueil, indépendamment de l’immigration. Ce mécanisme de discours survisibilise certains hommes supposés être intrinsèquement violeurs ou violents et protège les hommes appartenant au groupe majoritaire en invisibilisant les violences qu’ils perpétuent.
Dans ce discours, les femmes en tant que groupe, existent uniquement comme victimes de violences, passives, dépendantes des hommes pour les défendre. Finalement, ce mécanisme de discours raciste reproduit l’idéologie sexiste, comme cette affiche de l’AfD, qui procède d’une objectification sexualisante des femmes, tout en prétendant défendre leurs intérêts.
NONNA MAYER J’ajouterais que « racialisation » est ici entendu dans un sens large. Les musulmans, en tant que tels, en sont les cibles principales en Europe, où l’islam est construit comme ennemi spécifique dans la prétendue « guerre des civilisations ».
Les extrêmes droites sont loin d’être les uniques pourvoyeuses de ce type d’analyse, mais, de tous les partis, ils sont ceux qui utilisent cette lecture de la manière la plus systématique. Tous leurs contenus programmatiques – droit des femmes, écologie, droits sociaux – sont passés au prisme de la préférence nationale, qui est aussi « culturelle ».
Certains groupes militants tels que Némésis ou Les Antigones et des figures médiatiques comme Eugénie Bastié revendiquent un « féminisme de droite » qui s’articule précisément autour du concept de racialisation du sexisme. S’agit-il en réalité d’un féminisme d’extrême droite ?
NONNA MAYER Ces groupes ou ces figures ont émergé lors des mobilisations contre le mariage pour tous·tes : c’est vraiment un contremouvement lié au succès même des thèses féministes, notamment dans la jeunesse. Ces femmes ne veulent pas laisser le féminisme à la gauche et à l’extrême gauche.
Hors des partis, Némésis ou Les Antigones proposent une ligne de combat culturel : elles préfèrent organiser des actions médiatisées, et investissent une autre manière de faire de la politique. Certaines ont un fort mépris pour un parti comme le Rassemblement national : de ce point de vue-là, on peut voir qu’il existe des tensions au sein des extrêmes droites sur la manière de considérer le sujet du genre, les femmes et les droits des femmes.
Ces tensions se déploient aussi au sein du RN. Il y a eu un vote au Parlement réuni en congrès [le 4 mars 2024] pour inscrire la liberté d’avorter dans la Constitution : 46 député·es RN ont voté pour, 11 ont voté contre, et 20 se sont abstenu·es. Il est toléré qu’il y ait des désaccords sur le sujet. Le sujet du genre n’est pas fondamental à l’extrême droite : Marine Le Pen laisse toute liberté, alors qu’il y a une discipline assez stricte sur d’autres sujets, comme l’immigration, la préférence nationale ou l’Europe.
Entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, la question du genre est appréhendée de manière très différente. Qu’est-ce que cela raconte ?
NONNA MAYER Éric Zemmour est ouvertement sexiste et masculiniste, comme l’était Jean-Marie Le Pen, tandis que Marine Le Pen se dit quasi féministe. Cependant, la vision du genre n’est pas le seul sujet qui distingue Reconquête ! du Rassemblement national.
S’ils sont nationalistes, autoritaires et xénophobes tous les deux, leur niveau de radicalité les différencie. Ainsi sur l’immigration, Éric Zemmour défend l’idée qu’il existe un risque de « grand remplacement » et qu’une « remigration (3) » est nécessaire alors que Marine Le Pen y est clairement hostile. Et les campagnes d’Éric Zemmour sont émaillées
de violences.
Regarder vers l’Italie permet de voir que le genre n’est pas l’angle le plus efficace pour distinguer les formations d’extrême droite entre elles. Restreignant les droits des mères lesbiennes ou l’accès à l’avortement, Giorgia Meloni se situe presque sur la même ligne qu’Éric Zemmour [lire l’article de Rozenn Le Carboulec]. Pourtant, son parti, Fratelli d’Italia [Frères d’Italie], n’est pas considéré comme « plus extrémiste » que d’autres formations d’extrême droite européennes. Il a fourni une Première ministre plutôt atlantiste et intégrée dans l’Union européenne. C’est même Giorgia Meloni qui refuse de frayer avec Marine Le Pen, qu’elle juge trop extrême.
FRANCESCA SCRINZI Je suis d’accord. En 2019, Matteo Salvini et Giorgia Meloni, leadeur·euses de partis d’extrême droite, se sont allié·es au « mouvement antigenre » lors du Congrès mondial des familles, à Vérone. Sur l’immigration, leurs discours sont similaires. C’est leur rapport aux institutions qui les distingue : Fratelli d’Italia, héritier du parti Alleanza Nazionale (Alliance nationale), affiche un respect pour l’État, alors que la Lega Nord (Ligue du Nord) s’est construite sur une base ethnorégionaliste et d’opposition sécessionniste à l’État central. Aujourd’hui, la Ligue du Nord est un parti antisystème alors que le parti de Meloni est un parti de gouvernement.
Avec le développement du capitalisme industriel, les positions de ces partis sur le travail féminin ont évolué. Vous détaillez cette transition dans votre livre, Francesca Scrinzi. Pouvez-vous nous l’expliquer ?
FRANCESCA SCRINZI Longtemps, de nombreux mouvements d’extrême droite en Europe ont soutenu le retour des femmes à la maison. Mais au cours du XIXe siècle, certains de ces mouvements ont dû modifier leurs positions en acceptant le salariat féminin et la progression de la participation féminine à la sphère publique en général.
Aujourd’hui, selon le contexte, l’extrême droite s’adapte à ce nouveau « régime de genre néolibéral ». Principales pourvoyeuses de travail domestique, les femmes se trouvent au cœur d’une tension. L’extrême droite est toujours opposée à l’égalité et maintient une vision essentialiste des rapports entre les sexes, mais son discours s’est reconfiguré en intégrant le salariat des femmes – sans pour autant renoncer à la promotion du « retour au foyer » comme devant être une possibilité pour les femmes qui le souhaitent. Dans ce nouveau discours, les étranger·es sont désigné·es comme cibles incarnant la concurrence vis-à-vis des femmes pour l’accès aux allocations et aux services publics.
L’idéologie familialiste perdure. L’extrême droite célèbre encore les mères. Cela peut rencontrer une résonance chez les femmes des classes populaires, précarisées sur le marché de l’emploi. Militer à l’extrême droite peut, aussi, être envisagé par certaines femmes comme de l’empouvoirement. Cela leur permet d’accéder à une respectabilité et à une socialisation en dehors de l’espace domestique, sans rompre avec les modèles de féminité traditionnels mais en y ajoutant l’autonomie individuelle.
L’individualisme constitue un autre pilier – néolibéral – de l’approche proposée par ces partis en matière de genre : leurs discours reposent sur un répertoire néolibéral dans lequel les inégalités entre les sexes sont considérées comme des problèmes culturels qu’il revient aux femmes de résoudre dans la sphère privée, au sein de leur couple.
« L’extrême droite célèbre encore les mères. Cela peut rencontrer une résonance chez les femmes des classes populaires, précarisées sur le marché de l’emploi. »
Francesca Scrinzi
Giorgia Meloni en Italie, Marine Le Pen en France, Alice Weidel en Allemagne, Pia Kjærsgaard au Danemark… Nombre de représentant·es de l’extrême droite sont des femmes. Comment l’expliquez-vous ?
NONNA MAYER Ces partis ont compris qu’ils ne pouvaient pas rester entièrement masculins, mais les transformations restent de façade. Aux fonctions de responsabilité, les hommes sont toujours majoritaires.
À l’échelle des organisations, il y a un double mouvement. Depuis trente ans, des militantes veulent sortir de la cuisine pour tracter, coller des affiches. Les directions cherchent à gagner des électrices en mettant des femmes en avant. Le vieux stéréotype sur la supposée douceur des femmes est toujours vivace : les rendre plus visibles, c’est rassurer quant au rapport de ces partis à la violence.
Cette dévirilisation sert-elle de levier à la dédiabolisation de l’extrême droite ?
NONNA MAYER Je n’utiliserais pas le terme « dédiabolisation », forgé par Marine Le Pen elle-même. Je préfère « normalisation ». Au cœur de cette stratégie, il y a deux éléments. En premier lieu, la prise de distance avec l’antisémitisme, pour les raisons que j’évoquais au début : se distinguer des extrêmes droites d’avant-guerre. L’antisémitisme est devenu une ligne rouge. Cela a mené à l’exclusion de Jean-Marie Le Pen lui-même, pour avoir réitéré ses propos qualifiant les chambres à gaz de « détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale » dans un entretien à Rivarol en 2015. C’est par cette prise de distance que le Front national a décidé d’entrer dans le club des partis respectables.
Le deuxième élément de cette stratégie consiste à gommer l’image violente du parti. Ici, la féminisation joue un rôle. Depuis 2012, Marine Le Pen s’adresse très clairement à l’électorat féminin. Elle se présente comme une femme, une Française, une mère qui a élevé ses enfants seule, ayant eu plusieurs compagnons, travaillant et aspirant à devenir une « femme d’État ». Elle suggère ainsi qu’elle veut donner du pouvoir aux femmes sans avoir besoin de le formuler explicitement. Elle joue énormément là-dessus : dans son autobiographie [À contre flots, éditions Grancher, 2011] elle se définissait déjà comme « quasi féministe ». Elle retourne les arguments qui l’accusent d’être raciste ou réactionnaire en se présentant comme une défenseuse des femmes contre la menace islamiste et celle des étrangers, décrits comme des violeurs en puissance.
FRANCESCA SCRINZI L’avantage des dirigeantes d’extrême droite, c’est qu’elles peuvent jouer non seulement sur les stéréotypes sexistes de la domesticité en même temps que sur la masculinisation de leur image. Giorgia Meloni se présente comme mère, mais aussi comme une professionnelle, qui s’est faite par elle-même. Elle raconte que, lorsqu’elle était enceinte, on a tenté de la dissuader d’être candidate à la mairie de Rome. Elle se présente comme une femme forte, qui travaille dur, qui a réussi parce qu’elle « en veut ». En Italie, beaucoup disent qu’elle a « des couilles ».
NONNA MAYER La sociologue Dorit Geva montre bien comment les femmes populistes jouent sur tous les tableaux : fille, mère, capitaine. Plutôt que la dévirilisation, c’est la mise à distance de la violence qui compte. Marine Le Pen était très hostile aux entraînements sportifs, quasi militaires, organisés par Roger Holeindre jusqu’à la fin des années 1990 pour les jeunes du parti, dans son château de Neuvy-sur-Barangeon (Cher). Cette opposition a fait des remous à l’intérieur du parti.
« Les partis d’extrême droite ont compris qu’ils ne pouvaient pas rester entièrement masculins, mais aux fonctions de responsabilité, les hommes sont toujours majoritaires. »
Nonna Mayer
L’installation de figures féminines d’extrême droite dans le paysage électoral a‑t-elle poussé les femmes à davantage voter pour ces partis ?
NONNA MAYER Longtemps, les femmes qui votaient pour ou s’engageaient au Front national étaient des « femmes de » ou des « filles de ». On commence à en voir qui viennent de leur propre initiative, même si le parti accueille encore peu de militantes. Mettre des figures féminines en avant pour réduire l’écart entre la proportion d’hommes et de femmes qui votent pour ces partis n’est pas la formule magique. Le contexte politique et culturel joue un rôle bien plus fondamental.
Les pays les plus égalitaires en matière de genre sont les pays scandinaves : c’est là que ce radical right gender gap [RRGP, le fossé de genre dans le vote d’extrême droite] est le plus important. Un contexte égalitaire fait que les femmes sont moins enclines à voter pour ces partis, alors que les hommes se sentent davantage menacés par l’émancipation des femmes et ont tendance à être plus nombreux à voter pour l’extrême droite. Là où l’émancipation a été plus lente, comme en Italie ou en France, ce fossé est plus mince. Cette donnée est bien plus importante pour comprendre le gender gap.
Le gender gap dépend aussi de l’histoire religieuse des sociétés. La religion est généralement associée à une vision conservatrice du rôle des femmes. En France, pays de tradition catholique, mais laïc, ce sont les catholiques non pratiquantes qui votent le plus pour Marine Le Pen – les plus pratiquantes votent pour la droite traditionnelle et les athées pour la gauche. Je ne pense pas que ce soit comme ça en Italie.
FRANCESCA SCRINZI La religion est une dimension importante en effet. Sur la question des violences contre les femmes, par exemple, Giorgia Meloni a pris des mesures. Répressives, mais des mesures. Par contre, sur le sujet des droits reproductifs, c’est l’inverse : les associations antiavortement reçoivent même des subventions pour intervenir dans les plannings familiaux ou les services publics.
Les discours de l’extrême droite en Italie et en France reposent sur les mêmes leviers, mais se caractérisent par des répertoires spécifiquement nationaux. •
Entretien réalisé le 22 mai 2024 en visioconférence.
1. La pensée essentialiste affirme que, en raison de leurs caractères biologiques propres, femmes et hommes présentent des qualités et des compétences différentes.
2. Le terme désigne la tendance des think tanks d’extrême droite, depuis la fin des années 1970, à substituer des catégories « culturelles » ou « ethniques » aux catégories raciales fondées sur la biologie, pour créer, désigner, essentialiser et hiérarchiser les groupes humains.
3. La notion de « grand remplacement » est définie dans notre glossaire. La notion de « remigration » lui fait écho : des groupes d’extrême droite plaident pour que les États organisent la déportation des immigré·es non blanc·hes et de leurs descendant·es hors du territoire européen.