Notre manifeste
1 — Un média et une maison d’édition engagé·es
La Déferlante est un média papier et numérique et une maison d’édition féministes, fondé·es et dirigé·es par des femmes, avec pour mission de donner la parole aux femmes et aux minorités sexuelles et de genre*, et de rendre visibles leurs vécus et leurs combats. Le féminisme est loin de constituer une grande famille unie, et nous nous en réjouissons : une pensée en mouvement est une pensée vivante.
Notre devise, « Le média des révolutions féministes », incarne cette diversité des luttes. Si nous analysons les débats qui traversent aujourd’hui les différents courants féministes, nous ne restons pas neutres pour autant : La Déferlante prend parti. Nous refusons l’idée que tous les points de vue se valent. Ici, pas de place pour celles et ceux qui s’en prennent aux femmes sous prétexte qu’elles sont voilées ou trans, par exemple.
Engagée et accessible, La Déferlante se veut aussi une boîte à outils pour interroger les grandes questions de société à travers le prisme du genre. Parce que le genre est un rapport de pouvoir omniprésent, nous nous attachons à en déconstruire les mécanismes, à en révéler les rouages et les impacts.
2 — Un projet collectif
La Déferlante est au carrefour des idées féministes, un espace où s’exprime le bouillonnement intellectuel et militant de l’ère post-#MeToo. Élaborée en collaboration avec un comité éditorial réunissant chercheur·euses, activistes et journalistes, elle fait dialoguer des voix issues de courants intellectuels et militants variés : de la tradition matérialiste à la pensée queer, de la critique de l’« universalisme républicain » aux perspectives ouvertes par les réflexions décoloniales. Plutôt que d’adopter une posture tranchée sur tous les débats qui traversent les féminismes, nous cherchons à nourrir la réflexion avec finesse et sans caricature.
3 — Une pluralité de voix
Les femmes subissent des inégalités structurelles que nous analysons dans une approche intersectionnelle, en croisant les dynamiques de classe, de genre et de race**. Comprendre les luttes sociales actuelles et les revendications de justice implique d’articuler ces oppressions et leurs interconnexions. Placer l’intersectionnalité au cœur de notre projet éditorial, c’est aussi affirmer que celles et ceux qui les vivent sont les mieux placé·es pour en témoigner et les penser.
Nous avons créé un média à l’image des féminismes d’aujourd’hui, portés par des voix venues d’horizons multiples. Nous assumons la subjectivité de ces points de vue : situer les savoirs est l’une des composantes de l’exigence journalistique qui nous anime.
4 — Un média indépendant
La Déferlante a été conçue comme un média capable de se financer essentiellement grâce à ses lectrices et lecteurs : c’est, selon nous, la meilleure manière de garantir sa pérennité et une totale indépendance dans ses choix éditoriaux. Ainsi, il n’y a pas de publicité dans nos pages. Pour s’installer dans le paysage médiatique, La Déferlante a besoin que celles et ceux qui la soutiennent achètent ses livres et sa revue, en librairie ou sur abonnement.
5 — Une diversité de formats
6 — Écriture inclusive
Enfin, La Déferlante adopte une écriture inclusive qui dépasse l’usage du point médian : dans nos pages, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin, et nous appliquons notamment l’accord de proximité. Pour diffuser ces principes, nous donnons libre accès à l’intégralité de la charte orthotypographique que nous avons adoptée sur tous nos supports.
* Par « genre », nous entendons les rôles assignés socialement en fonction du sexe (masculin ou féminin) et la hiérarchie induite par cette assignation (le masculin l’emportant sur le féminin).
** Le terme de « race » ne renvoie pas ici à une distinction biologique mais à une construction sociale et à un rapport de pouvoir aux effets réels sur la vie des personnes racisées.