« Se rendre compte qu’on peut se défendre ouvre une perspective émancipatrice »

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La société contem­po­raine a organisé l’invisibilité de la violence féminine, explique la socio­logue Coline Cardi, maîtresse de conférences à l’université Paris 8. Les rares femmes qui trans­gressent cette norme de genre sont souvent représentées comme des monstres ou des héroïnes.

Coline Cardi, vous avez dirigé, avec la socio­logue Geneviève Pruvost, un ouvrage collectif intitulé Penser la violence des femmes (publié en 2012, et réédité en 2017 à La Découverte). Pourquoi dis­tin­guer la violence des femmes de celle des hommes ?

On est parties du constat qu’il n’existait rien sur la par­ti­ci­pa­tion des femmes à des actes de violence, ni dans les travaux uni­ver­si­taires, ni dans ceux portant sur les ins­ti­tu­tions qui sanc­tionnent cette violence : la police et la justice. Il nous parais­sait donc important de nous pencher sur cette idée que les femmes ne pour­raient pas, par nature, faire usage de la violence. On s’est rendu compte que ce n’était pas tant un tabou qu’un discours, sans cesse renouvelé, qui rend impos­sible et impen­sable cette violence des femmes […]

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Retrouvez cet article dans la revue papier La Déferlante n°3, parue en septembre 2021. La Déferlante est une revue trimestrielle indépendante consacrée aux féminismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abonnement, elle raconte les luttes et les débats qui secouent notre société.