Conceptualisé par l’universitaire états-unienne queer Jasbir K. Puar en 2007, l’homonationalisme désigne l’instrumentalisation par l’extrême droite des revendications LGBT+ à des fins racistes, xénophobes et islamophobes. Dans ces discours, les pays occidentaux sont présentés comme progressistes, égalitaires et LGBT friendly, en opposition à ceux du Sud global, notamment d’Afrique et du Moyen-Orient. La dénonciation de l’homophobie ou de la transphobie supposées être l’apanage des étrangers permet d’alimenter une rhétorique anti-immigration.
C’est notamment au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis que cette stratégie a été développée, rappelle la sociologue Kaoutar Harchi dans son article « Fémonationalisme, le racisme au nom des femmes ». Certains mouvements LGBT+ ont soutenu « la guerre contre “l’axe du Mal” » porté par la classe politique réactionnaire au nom de la « défense nationale ». Cela a permis d’intégrer les identités queer à la communauté nationale tout en stigmatisant « les sociétés autres, jugées arriérées, barbares, violentes » et prétendûment bien plus homophobes que la société états-unienne.
Lire dans La Déferlante
Kaoutar Harchi, « Fémonationalisme, le racisme au nom des femmes », La Déferlante n° 15 (août 2024)
Concepts associés
- Fémonationalisme
- Écofascisme
Pour aller plus loin
Jasbir K. Puar, Homonationalisme. Politiques queer après le 11 septembre, Éditions Amsterdam, traduction de Judy Minx et Maxime Cervulle, 2012. 160 pages.