🔍À la une
Garder l’œil sur les États-Unis
En cette semaine dramatique qui a vu l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump et de son équipe de milliardaires néofascistes, La Déferlante est plus que jamais mobilisée pour vous aider à décrypter les changements profonds qui s’opèrent aux États-Unis.
Dans cette newsletter, vous retrouverez notre revue de presse sur la situation politique outre-Atlantique, mais également des infos sur la meilleure manière de quitter X et d’aller créer des communautés de lutte en dehors des plateformes désormais livrées aux propos haineux (lire notre précédente newsletter).
Car, comme le rappelle la militante féministe et antiraciste Angela Davis dans une interview à paraître dans notre prochain numéro, la victoire de Trump « n’est pas une victoire définitive ». Plus encore : « Contre le fascisme, l’espoir est une exigence absolue », dit-elle, une discipline qu’il nous faut désormais cultiver collectivement.
📻 → Écouter les extraits de l’interview d’Angela Davis
🦅Revue de presse
Offensive antitrans
À peine investi, Donald Trump a entrepris de piétiner les droits fondamentaux des personnes trans vivant aux États-Unis. Affirmant qu’il n’existe que deux sexes, un masculin et un féminin, il menace – par un décret promulgué le 20 janvier – d’exclusion et de sanctions toutes celles et ceux se revendiquant d’un autre genre que celui qui leur a été assigné à la naissance. Dans sa dernière newsletter, la journaliste spécialiste des questions de genre, Rozenn Le Carboulec détaille cette offensive contre les personnes LGBT+. Elle rappelle qu’aux États-Unis comme partout ailleurs dans le monde, cette croisade s’accompagne de mesures s’attaquant également aux personnes non blanches.
🏳️⚧️→ Lire la newsletter Gendercover
Californie : des immigré·es la peur au ventre
Alors que Donald Trump a promulgué cette semaine plusieurs décrets visant à interdire aux étranger·es l’entrée aux États-Unis, les exilé·es latino-américain·es de Californie vivent dans l’angoisse d’être arrêté·es, renvoyé·es dans leurs pays et séparé·es de leurs familles. Même si l’État de Californie s’est engagé à lutter contre les mesures anti-immigration du nouveau président, 180 personnes ont d’ores et déjà été arrêtées et expulsées début janvier dans le cadre d’une opération baptisée « Retour à l’envoyeur ». De l’autre côté du poste-frontière, de nombreuses personnes sont désormais bloquées sans pouvoir ni rentrer chez elles, ni circuler au Mexique, ni entrer aux États-Unis : « Nous n’avons pas de papiers, nous sommes dans un trou, une impasse. Nous ne savons pas quoi faire », déplorent-elles dans un reportage de Mediapart.
👮→ Lire cet article et celui-ci sur Mediapart
Décoloniser les plateformes
Dans la jungle des commentaires et des analyses ayant suivi les annonces de Mark Zuckerberg sur la fin de la modération sur Facebook et Instagram, cette longue lettre, signée de l’écrivaine Isabelle Sorente, agit comme un phare dans la nuit. Elle y expose la notion de « colonialisme des données » en comparant les nouvelles règles du jeu imposées aux utilisateur·ices des plateformes gérées par le groupe Meta au Requerimiento, cette déclaration que les conquistadors espagnols lisaient aux populations autochtones avant de prendre possession de leurs terres. Dans un cas comme dans l’autre, les « colonisé·es » n’ont d’autre manière de résister que d’opposer au récit haineux des conquérants, leurs propres narrations.
💌 → La newsletter d’Isabelle Sorente est disponible sur ce lien
Une « caricature de la violence »
Bien placée pour rafler la mise aux Oscars, en mars 2025, Emilia Pérez, la comédie musicale réalisée par Jacques Audiard est vivement critiquée au Mexique, le pays dans lequel se déroule l’histoire. La journaliste Cecilia González comme l’écrivain Jorge Volpi y lisent « une accumulation de clichés et de préjugés » sur leur pays et accusent le réalisateur de tourner en dérision les morts du narcotrafic tout en instrumentalisant les vécus trans : « Vous imaginez un film réalisé par un réalisateur latino-américain dans lequel l’un des terroristes du Bataclan devient une femme et crée une fondation pour les victimes du terrorisme ? »
📻On regarde
Il suffit d’écouter les femmes
Que garde-t-on aujourd’hui comme souvenirs de la période qui précède le 16 janvier 1975 et la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en France ? Se rappelle-t-on les violences, la pression sociale et les risques auxquels étaient soumises les femmes qui souhaitaient avorter ? Devant la caméra de la réalisatrice Sonia Gonzalez, une quinzaine d’entre elles mais aussi certains de leurs conjoints, racontent les avortements clandestins dans les années 1960 et 1970.
Ce film intitulé Il suffit d’écouter les femmes, en référence à une phrase prononcée par Simone Veil devant l’Assemblée nationale, s’intéresse aux circonstances dans lesquelles de nombreuses femmes ont fait face à des grossesses non désirées, à la variété des méthodes d’avortement utilisées et aux solidarités qui se sont créées face aux risques médicaux et légaux.
Alors qu’en 2025, aux États-Unis ou en Pologne, des femmes se voient à nouveau refuser l’accès à l’IVG, la force de ces témoignages du passé rend palpable le vécu de cette clandestinité.
À l’initiative de la productrice Isabelle Foucrier (INA) et coécrit par l’historienne Bibia Pavard (par ailleurs membre du comité éditorial de La Déferlante), ce film se nourrit d’une collecte inédite de témoignages réalisée à travers toute la France. L’ensemble des 79 entretiens est consultable sur le site de l’INA, en podcast et dans un livre, dont le récit a été confié à Léa Veinstein (Il suffit d’écouter les femmes. L’avortement clandestin par celles qui l’ont vécu : 1950–1975, Flammarion/INA, 2025).
💪On soutient
Bye bye X
Apartisane et collective, l’initiative HelloQuitteX propose aux citoyennes et aux citoyens de rejoindre le grand mouvement de désertion de X (ex-Twitter) dans le but de déplacer leurs échanges et leurs mobilisations vers des plateformes mieux régulées, dont les fake news et les propos haineux sont bannis. Elle met à disposition des outils pratiques pour sauvegarder leurs données personnelles et faire migrer leurs contacts vers ces nouvelles communautés en ligne. Comme La Déferlante, de nombreux médias, collectifs, ONG et personnalités ont pris la décision de quitter X au moment de l’investiture de Donald Trump. Un acte de résistance à la conversion des patrons de la tech – en particulier Elon Musk – aux idées d’extrême droite.
📍On y sera
📽️ Le cinéclub Tonnerre d’Elvire Duvelle-Charles
Dim 26 Jan 2025, à 20h
Majestic Bastille, Paris 11e
C’est au tour de la réalisatrice Ariane Labed de présenter son dernier film, September & July, dans le cadre du cinéclub féministe dont La Déferlante est partenaire. La séance débutera à 20h et sera suivie d’une discussion avec la réalisatrice et son directeur de la photo, Balthazar Lab.
🎟️ → Informations et réservations
📚 Festival Longueur d’ondes
Ven 31 Jan — Sam 1er Fév 2025
Brest (Finistère)
La Déferlante est partenaire de la 21e édition du festival Longueur d’ondes. Un stand proposera tout le week-end nos revues, nos livres et nos goodies. Nos journalistes et autrices prendront part à de nombreuses conférences, parmi lesquelles :
- À 14h30 le vendredi, discussion avec Anne-Cécile Genre et Marine Pradel, coautrices de la série audio Shame on you, un nouveau regard sur l’affaire DSK, animée par Marie Barbier, corédactrice en chef de La Déferlante.
- À 17h45 ce même jour, une table ronde sur les féminicides réunira les journalistes Pauline Chanu et Pierre Bafoil. Modération : Marie Barbier.
- Le samedi à 14h aura lieu une rencontre entre Lauren Bastide, Charlotte Bienaimé, Victoire Tuaillon et la chercheuse Mame-Fatou Niang sur le thème « Amplifier les voix féministes ». Elle sera animée par Marie Barbier.
- À 17h45, le samedi, une table ronde intitulée « Réalités lesbiennes » avec l’autrice Élodie Font (À nos désirs, La Déferlante Éditions, 2024) et les journalistes suisses Christine Gonzalez et Aurélie Cuttat, animée par Clémence Allezard.
🎫 → Programme, infos pratiques et billeterie
📖 Rencontre avec Clara Serra sur le consentement
Sam 4 Fév 2025, à 18h30
Institut Cervantes, Paris 16e
Marie Kirschen, journaliste indépendante et collaboratrice régulière de La Déferlante, interrogera Clara Serra, philosophe espagnole, à l’occasion de la sortie de son livre La Doctrine du consentement (La Fabrique éditions) le 22 janvier 2025. Un stand proposera nos revues à la vente.