Pour une meilleure visibilité des femmes noires dans les jeux vidéo

par

Marion Poussier
L’association Afrogameuses lutte pour une meilleure représentation et insertion professionnelle des femmes noires dans le secteur du jeu vidéo. Jennifer Lufau, sa fondatrice, présidente et porte-parole, raconte comment est né ce collectif non mixte qui réunit aujourd’hui plus de 400 femmes.
Comment avez-vous créé Afrogameuses ? 

Au départ, c’était juste un compte Instagram. On était en juillet 2020, je voulais trouver des Afrodescendantes qui jouent aux jeux vidéo comme moi. Je me sentais seule et com­plè­te­ment invisible dans ce secteur, et aussi victime de racisme et de sexisme à la fois. J’ai commencé à faire des inter­views de femmes noires du milieu du gaming que je diffusais sur Instagram. Je me suis rendu compte qu’on vivait des expé­riences très simi­laires alors qu’on venait toutes d’endroits dif­fé­rents. J’ai pu discuter avec des gameuses aux États-Unis, au Canada, aux Pays-Bas, à Madagascar… Mais pour une raison que j’ignore, aucune en France, alors qu’il en existe évi­dem­ment. L’objectif de ce compte était tout sim­ple­ment de créer un espace pour nous retrouver en tant que femmes afro­des­cen­dantes par­ta­geant la même passion. 

Quels contenus postiez-vous ce compte, en plus de ces interviews de femmes noires ?

J’évoquais le racisme et le sexisme que l’on peut vivre en ligne en tant que joueuse. Mais je parlais aussi de repré­sen­ta­tions : les femmes noires ne sont jamais montrées comme des gameuses lambda. Ce compte était aussi un lieu de ren­contres, pour créer un réseau. Je demandais à celles qui venaient me suivre à quels jeux elles jouaient, puis on y jouait ensemble. Notre passion commune nous a réunies. Au départ j’étais seule, on est aujourd’hui huit à nous occuper du compte Afrogameuses.

Comment ce compte Instagram a‑t-il évolué en association ?

Beaucoup de femmes me contac­taient sur les réseaux sociaux pour qu’on se rencontre et qu’on monte un collectif. J’ai lancé un crowd­fun­ding [campagne de finan­ce­ment par­ti­ci­pa­tif] en septembre 2020 parce que je n’avais pas les fonds pour créer une asso­cia­tion. Grâce à cet argent, on a pu […]

Retrouvez l’in­té­gra­li­té de cette interview avec Jennifer Lufau, fon­da­trice et pré­si­dente de l’as­so­cia­tion Afrogameuses dans La Déferlante #8.

Lire cet article

Retrouvez cet article dans la revue papier La Déferlante n°8, de novembre 2022. La Déferlante est une revue trimestrielle indépendante consacrée aux féminismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abonnement, elle raconte les luttes et les débats qui secouent notre société.

La Déferlante 7 : Réinventer la famille