Plus de 42 expositions sur Picasso sont prévues dans le monde en 2023. Le succès de ce peintre est-il un problème en soi ?
Picasso est un artiste précurseur qui a grandement participé à la création du cubisme. On a en tête ses grands tableaux : Guernica, Les Demoiselles d’Avignon ou La Femme qui pleure. Mais le problème, c’est que la critique continue de taire ce qu’il était : un auteur de violences sexuelles, physiques et économiques. Ce qui m’intéresse [elle a consacré, en 2021, un épisode de son podcast à Picasso], c’est comment ses comportements condamnables ont nourri sa production artistique : il peignait des femmes en pleurs après les avoir frappées ou violées. Parmi ses congénères, Picasso est le moins subtil, mais ce n’est pas le seul. Je pense aux jeunes filles tahitiennes violées par Gauguin, ou à Rodin, qui a fait enfermer la sculptrice Camille Claudel dans un asile psychiatrique. C’est assez symptomatique de la culture de la violence, qui infuse dans tout l’art occidental.
Au-delà...