Nipplegate, 2004 : La chute de Janet Jackson

En 2004, Janet Jackson invite Justin Timberlake pour un duo lors du concert de la mi-temps du Super Bowl au Texas. À la fin du show, ultra médiatisé, le chanteur dégrafe une partie du costume de la superstar : le sein dénudé de Janet Jackson apparaît un dixième de seconde aux yeux de 140 millions de téléspectateur·ices. Femme, noire, encline à parler librement de sa sexualité, elle se retrouve immé­dia­te­ment sous le feu des critiques. L’événement tourne au scandale, attisé par l’Amérique puritaine. Puissant révé­la­teur du sexisme et du racisme à l’œuvre, le « Nipplegate » marque l’entrée dans l’ère de la vidéo virale et du bashing à l’échelle planétaire.
Publié le 12 avril 2023
La chute de Janet Jackson. Collage : Nadia Diz Grana.

On pourrait presque la croire débutante, tant son sourire est timide et sa voix mal assurée. En 1993, Janet Jackson a 27 ans et c’est une superstar. Son dernier disque, Janet, culmine au sommet du hit-parade américain depuis huit semaines.

Ce soir-là, à la télé­vi­sion amé­ri­caine, elle répond comme elle peut aux questions sévères d’une pré­sen­ta­trice qui la presse d’expliquer les thé­ma­tiques explorées dans son album : le désir féminin et la sexualité. « Je ne peux pas cacher qui je suis, hasarde la chanteuse, désem­pa­rée. C’est moi, tout sim­ple­ment. » Janet Jackson n’a pas fini de se justifier. Quelques années plus tard, le dévoi­le­ment de son sein devant 140 millions de téléspectateur·ices lui vaudra des années de har­cè­le­ment et la mise en suspens brutale de sa carrière.

Née en 1966, Janet Jackson commence à jouer dans des séries télé­vi­sées dès l’âge de 10 ans, et accède à la célébrité grâce à son rôle dans la sitcom Good Times. Le public la voit grandir à l’écran ; elle devient rapi­de­ment un modèle et une ins­pi­ra­tion pour de nom­breuses jeunes filles noires. Mais ce rôle d’idole ado­les­cente est dangereux pour celles qui l’endossent. Leur vie intime est scrutée dans ses moindres recoins. Elles doivent tout à la fois cor­res­pondre aux standards de beauté de l’industrie du diver­tis­se­ment et répondre aux exigences morales de l’Amérique puritaine. Janet Jackson est tour à tour moquée pour la forme de son nez, sommée de perdre du poids, contrainte de lisser ses cheveux pour continuer à tourner. La jeune femme, pourtant, déteste jouer la comédie. Si elle le fait, c’est qu’elle y est contrainte par son père, Joseph Jackson, un homme abusif et auto­ri­taire qui a façonné chacun de ses cinq enfants – parmi lesquels Michael Jackson – pour en faire de parfaits artistes.

En 1986, au début du second mandat du répu­bli­cain Ronald Reagan, Janet Jackson sort son troisième album, Control. L’opinion conser­va­trice est alors engagée dans une guerre contre les idées pro­gres­sistes diffusées par la gauche depuis les mou­ve­ments civiques des années 1960. L’émancipation – relative, mais réelle – des femmes, des personnes queer et non blanches est rendue visible et célébrée par la culture populaire. Avec cet album, Janet Jackson raconte l’histoire de la prise de pouvoir de la dominée sur le dominant, et rencontre son premier succès inter­na­tio­nal. Les deux albums pré­cé­dents avaient été produits par le père contre le gré de sa fille. « Je venais de terminer le tournage d’une série que j’avais abso­lu­ment détesté. Je ne voulais pas faire [mon premier album]. Je voulais aller à l’université. Mais je l’ai fait pour mon père », déclarait la chanteuse au Boston Globe en 1996. Control est l’album de sa libé­ra­tion : après avoir divorcé, deux ans plus tôt, du chanteur James DeBarge, elle parvient à mettre fin à la col­la­bo­ra­tion avec son père, choisit un autre manager et décide de s’adresser aux Africain·es-Américain·es, sa com­mu­nau­té. Les morceaux évoquent sa vie de jeune femme noire ; dans Nasty, elle répond avec cran aux har­ce­leurs de rue. Les premiers mots du morceau Control affirment sa trans­for­ma­tion en femme adulte, indé­pen­dante, res­pon­sable d’elle-même : « C’est une histoire de contrôle, mon contrôle / Le contrôle de ce que je dis et le contrôle de ce que je fais / Et cette fois-ci, je vais le faire à ma façon. »

Bouc émissaire des milieux conservateurs

La cadette de la famille Jackson est désormais une star. Les ventes de ses albums pul­vé­risent régu­liè­re­ment les records. Rhythm Nation 1814, sorti en 1989, six fois disque de platine, se vend à 12 millions d’exemplaires dans le monde. Janet, en 1993, à 14 millions. Au-delà des chiffres, le travail de Janet Jackson marque les années 1980 et 1990 sur tous les plans – musical, esthé­tique et culturel. « Qu’elle se proclame res­pon­sable de sa vie, comme elle l’a fait dans Control, ou cheffe d’une armée du rythme dansant pour combattre les problèmes sociétaux (Rhythm Nation 1814), elle est influente, écrit le magazine musical Rolling Stone en 1993. Et quand elle annonce sa maturité sexuelle, comme elle le fait dans son nouvel album, Janet, c’est un événement culturel. » C’est à la une de ce journal qu’elle apparaît la même année torse nu, les seins cachés par les mains de son mari de l’époque, René Elizondo Jr. La pho­to­gra­phie devient ultra célèbre. Janet Jackson est désormais le symbole de la femme noire sexy et libérée, au moment où le terme de « guerre cultu­relle » fait son appa­ri­tion dans le débat public américain. Au début des années 1990, les artistes noir·es américain·es sont accusé·es de pro­mou­voir la violence et des mœurs dissolues via la culture hip-hop et R&B. Sa sur­ex­po­si­tion média­tique et les thèmes érotiques qu’elle aborde librement font de Janet Jackson un bouc émissaire de choix pour les milieux militants conservateurs.

L’année du Nipplegate, « c’était le deuxième mandat de l’ère Bush, commente la jour­na­liste et docu­men­ta­riste anti­ra­ciste Rokhaya Diallo. Et ce n’est pas anodin : c’était un moment où l’on pouvait demander à Britney Spears des comptes sur sa virginité à la télé­vi­sion. » Ce climat idéo­lo­gique explique l’immense impact de l’affaire. En 2021, un docu­men­taire intitulé Janet Jackson. Avant et après le scandale du Nipplegate décor­tique l’événement, qualifié de « 11-Septembre des guerres cultu­relles ». Le film donne la parole aux orga­ni­sa­teurs du spectacle de la mi-temps du Super Bowl, le Halftime Show. La finale du cham­pion­nat de football américain est l’événement sportif le plus regardé à la télé­vi­sion aux États-Unis. S’y produire est le cou­ron­ne­ment d’une carrière, comme ce fut le cas pour Michael Jackson, Diana Ross, Aerosmith ou Phil Collins. Mais la Ligue nationale de football (NFL), copro­duc­trice du spectacle, défend les valeurs amé­ri­caines patrio­tiques et fami­liales : hors de question de tolérer le moindre débor­de­ment. Encore moins au Texas, bastion répu­bli­cain et chrétien inté­griste, où l’événement se tient cette année-là. Déjà, le choix du par­te­na­riat avec MTV rend les équipes fébriles : la chaîne de télé­vi­sion musicale emblé­ma­tique des années 1990 est honnie par les conservateur·ices. Ce n’est qu’après de longues hési­ta­tions que Janet Jackson est invitée à se produire sur la scène du Super Bowl. L’organisation du show est scrutée et validée dans les moindres détails. La per­for­mance de Janet Jackson et, bien sûr, sa tenue font l’objet de nombreux ajus­te­ments jusqu’à la dernière minute. 

« Les douze minutes de pres­ta­tion sont le plus souvent réduites au duo Janet et Justin à la toute fin, rappelle la cher­cheuse spé­cia­liste de la culture nord-américaine Célia Sauvage. Pourtant Justin Timberlake n’est pas l’unique guest à rejoindre Janet sur scène : P. Diddy, Nelly et Kid Rock se pro­duisent également en première partie du show. Tous chantent expli­ci­te­ment leur regard masculin “objec­ti­fiant” ; ils ne se privent pas de vulgarité. » Mais contrai­re­ment à Janet Jackson, « ils ont tous les droits sur scène, alors que Janet doit respecter à la lettre ce qui est prévu. Leur présence à côté de l’une des pop stars les plus puis­santes du moment traduit les dyna­miques de pouvoir au sein de l’industrie musicale, télé­vi­suelle mais aussi sportive. »

Ce 1er février 2004, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre affrontent les Panthers de la Caroline au sein de l’immense stadium de Houston. À la mi-temps, Janet Jackson apparaît vêtue d’un corset noir, entourée d’une armée de danseurs au look « steampunk ». « Le set se compose d’un medley de trois chansons de Janet, dont All for you et Rhythm Nation, deux chansons cultes sur l’expression du désir féminin mais aussi sur le contrôle, l’empowerment, marque de fabrique contro­ver­sée de Janet », précise Célia Sauvage. À la fin de son show à la cho­ré­gra­phie mil­li­mé­trée, la fameuse surprise qu’elle avait annoncée à la presse fait son appa­ri­tion. C’est Justin Timberlake, le chanteur du boys band NSYNC. À 23 ans, il est le protégé de Janet Jackson, qui a pris sous son aile son groupe, qu’elle a invité à se produire en première partie de sa tournée mondiale de 1998. Timberlake a déclaré à plusieurs reprises qu’il était fan de la chanteuse, et pas seulement pour son influence musicale ; il a déjà, et de façon insis­tante, évoqué son physique. En 2001 notamment, les NSYNC sont réunis sur scène pour la remise d’un prix à Janet Jackson. Alors que son camarade Chris Kirkpatrick loue son talent, Justin Timberlake s’empare à plusieurs reprises du micro. « She’s fine, she’s fine » (elle est belle), répète-t-il, content de sa blague.

Une hystérie aux allures de procès des sorcières de Salem

Vers la fin du Halftime Show, Janet Jackson et Justin Timberlake inter­prètent Rock Your Body, le single du premier album solo du chanteur. Dernier couplet, dernière phrase : « Better have you naked by the end of this song » (Mieux vaut que tu sois nue à la fin de cette chanson). Justin Timberlake arrache le bustier de Janet Jackson, comme prévu, mais ce qui ne l’est pas, c’est que son soutien-gorge en dentelle rouge est également arraché. Le sein de Janet Jackson, téton orné d’un soleil étoilé en argent, apparaît un neuvième de seconde à l’écran. La caméra coupe, plan large, feux d’artifice. Janet Jackson quitte la scène pré­ci­pi­tam­ment, le visage baissé. C’est la fin de la mi-temps… et le début d’une hystérie col­lec­tive aux allures de procès des sorcières de Salem.

Après la stupeur, tout le monde cherche à joindre la chanteuse, qui déserte l’enceinte du Super Bowl et ne répond pas au téléphone. Ce serait d’ailleurs là sa première faute : avoir gardé le silence trop longtemps. Timberlake, lui, fan­fa­ronne dès la fin du show. « On adore vous donner matière à discuter », crâne-t-il devant les caméras. Mais très vite, le jeune homme fait son mea culpa et présente des excuses contrites pour ce geste déplacé. Pas Janet Jackson. Son manager a beau expliquer publi­que­ment, avant même la fin du match, qu’il s’agissait d’un accident, c’est trop tard. Le nom de la chanteuse apparaît en tête de tous les moteurs de recherche nord-américains. Trois geeks de la Silicon Valley qui tra­vaillent pour l’application PayPal s’agacent de ne pas trouver les images en ligne. Pour remédier à ce problème, ils créent, l’année d’après, le site YouTube, qui cen­tra­lise toutes les vidéos postées par tout le monde. Celle du sein de Janet Jackson devient l’une des plus regardées de l’histoire d’Internet. Bientôt le terme « Nipplegate » (mot à mot : le scandale du téton) devient un mot courant, tout comme l’expression « wardrobe mal­func­tion », utilisée par Justin Timberlake pour désigner le « souci de garde-robe » rencontré par Janet Jackson.


« On peut être Janet Jackson, être une icône, avoir une carrière de plus de vingt ans… Quel que soit le statut d’une femme, on peut la faire tomber pour très peu de choses. »

ROKHAYA DIALLO, jour­na­liste et docu­men­ta­riste antiraciste


Refusant de battre sa coulple, elle est blacklistée

Les res­pon­sables du Halftime Show à la Ligue nationale de football américain étaient-ils au courant que ce dévoi­le­ment allait se produire ? Les chaînes de télé CBS et MTV le savaient-elles ? Ces questions deviennent centrales dans le débat, et les jour­na­listes riva­lisent d’anecdotes, hypo­thèses et scoops en tous genres sur la pré­pa­ra­tion du Halftime Show. Ainsi, la cho­ré­gra­phie initiale prévoyait que ce soit le kilt de Janet Jackson qui soit arraché par Justin Timberlake. On déterre une citation du cho­ré­graphe de Janet Jackson qui avait annoncé des « moments choquants ». La question des res­pon­sa­bi­li­tés est aussi finan­cière. L’entreprise de télé­com­mu­ni­ca­tions AOL, sponsor de l’événement, réclame un rem­bour­se­ment de 10 millions de dollars. La FCC, ins­ti­tu­tion chargée de réguler le contenu des émissions de radio et de télé aux États-Unis, reçoit 200 000 plaintes en quelques jours. Elle condamne CBS à une amende de 550 000 dollars, annulée après huit ans de procédure judiciaire.

 Une semaine après l’événement, la chaîne CBS organise les 46es Grammy Awards. Le patron de la chaîne, Les Moonves, exige des excuses publiques de Justin Timberlake et Janet Jackson pour maintenir leur par­ti­ci­pa­tion. Janet Jackson, qui devait remettre un prix, refuse et n’y apparaît donc pas, contrai­re­ment à Justin Timberlake. Parce qu’elle n’accepte pas de battre sa coulpe publi­que­ment sur ordre de Les Moonves, Janet Jackson est bla­ck­lis­tée. Elle devait inter­pré­ter le rôle principal d’un biopic sur l’activiste Lena Horne ; sa par­ti­ci­pa­tion est annulée. La chanteuse publie fina­le­ment un com­mu­ni­qué et une interview vidéo où elle s’excuse « auprès de ceux qu’elle a offensés sans le vouloir ». Mais une enquête l’accuse d’avoir ajouté le bijou à son sein sans en référer aux pro­duc­teurs du show, et l’acharnement perdure. Son album Damita Jo, sorti un mois après le scandale, se vend quatre fois moins bien que les pré­cé­dents. VH1, l’un des prin­ci­paux réseaux de radios, appar­tient à Viacom, le même groupe que CBS. Selon les managers de Janet Jackson, Les Moonves aurait fait en sorte que l’artiste n’y soit pas diffusée. « On peut être Janet Jackson, être une icône, avoir une carrière de plus de vingt ans… Quel que soit le statut d’une femme, on peut la faire tomber pour très peu de choses », résume Rokhaya Diallo. Aurait-elle subi le même backlash si elle n’était pas noire ? Célia Sauvage en doute : « Les femmes noires sont tout à fait auto­ri­sées à révo­lu­tion­ner la repré­sen­ta­tion des corps et de la sexualité, à condition de rester dans un ima­gi­naire trans­gres­sif, qui ne prétend à aucune res­pec­ta­bi­li­té. C’est cette res­pec­ta­bi­li­té mains­tream et com­mer­ciale que vient chercher Janet en acceptant le Halftime du Super Bowl. Avec son album Damita Jo, elle ambi­tionne de décloi­son­ner son image d’artiste R&B. Lorsque Justin lui arrache son bustier, c’est pré­ci­sé­ment cette res­pec­ta­bi­li­té qu’il lui vole. »

Un tel acharnement, plus difficile aujourd’hui ?

 En 2018, des enquêtes du New Yorker révèlent que douze femmes accusent Les Moonves, l’ancien président de CBS, de har­cè­le­ment et d’agressions sexuelles. Après avoir démis­sion­né de son poste, il est condamné pour avoir tenté de corrompre un officier de police afin qu’il dissimule les plaintes. Il a été un maillon essentiel du har­cè­le­ment dont la chanteuse a été victime. De rares voix se sont élevées pour inter­ro­ger la mise à l’écart de Janet Jackson et le manque de soli­da­ri­té de Justin Timberlake. « Pourquoi Justin a‑t-il vendu Janet et est-il allé aux Grammy ? » inter­ro­geait le rappeur Common dans le titre Why, sorti en 2004, peu après le gate. « J’ai pro­ba­ble­ment essuyé 10 % des critiques, recon­nais­sait Timberlake sur MTV en 2006. Je pense que l’Amérique est plus dure envers les femmes, et je pense que l’Amérique est injus­te­ment dure envers les minorités ethniques. » Interrogée à propos du scandale par Oprah Winfrey en 2006, Janet Jackson a expliqué que, en finissant par présenter des excuses, elle avait endossé la res­pon­sa­bi­li­té de l’incident et qu’elle le regret­tait encore. Avant d’ajouter, à propos de Justin Timberlake : « Certaines choses ne se font pas entre amis. » Dans un portrait docu­men­taire récent, la star couronnée en 2020 par le Rock and Roll Hall of Fame, disait avoir pardonné ce moment sans l’avoir oublié. Un tel achar­ne­ment média­tique pourrait dif­fi­ci­le­ment avoir lieu aujourd’hui, estime Rokhaya Diallo. « Le grand public est plus sen­si­bi­li­sé au féminisme et aux questions sur le consen­te­ment. Ce n’est pas elle qui a arraché le soutien-gorge », rappelle la journaliste.

Les financées de l’Amérique victimes du contrôle des corps

Le docu­men­taire de Jodi Gomes, Janet Jackson. Avant et après le scandale du Nipplegate, signe la réha­bi­li­ta­tion publique et offi­cielle de Janet Jackson. Après le vision­nage, Justin Timberlake renou­velle ses excuses via un post Instagram : « Je suis pro­fon­dé­ment désolé pour les moments de ma vie où mes actions ont contribué au problème, où j’ai parlé quand ce n’était pas mon tour ou gardé le silence quand il fallait parler. Je comprends que j’ai échoué à ces moments-là et à beaucoup d’autres, et que j’ai bénéficié d’un système qui encourage la misogynie et le racisme. Je veux spé­ci­fi­que­ment m’excuser auprès de Britney Spears et de Janet Jackson. Je tiens à ces deux femmes, je les respecte, et je sais que je n’ai pas fait ce qu’il aurait fallu. » Les excuses du chanteur s’adressent donc aussi à son ex-compagne, après la parution d’un autre film docu­men­taire : Framing Britney Spears (2021). Comme celle de Janet Jackson, la carrière de la jeune chanteuse a été percutée par un moment de télé­vi­sion, lorsque Justin Timberlake a admis face caméra avoir eu des relations sexuelles avec elle. Les deux femmes ont en commun d’avoir été les petites fiancées de l’Amérique, et d’avoir subi son obsession pour le contrôle des corps. Le contrôle : c’est ce que Janet Jackson voulait reprendre dans son album iconique de 1986. En 2021, après la sortie du docu­men­taire sur le Nipplegate, Control est redevenu numéro 1 des hit-parades. « Control, never gonna stop. »

Danser : l’émancipation en mouvement

Retrouvez cet article dans la revue papier La Déferlante n°10 Danser, de mai 2023. La Déferlante est une revue tri­mes­trielle indé­pen­dante consacrée aux fémi­nismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­ne­ment, elle raconte les luttes et les débats qui secouent notre société.
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