Que reste-t-il de nos amours ?

L’amour est-il incom­pa­tible avec l’âge ? C’est en tout cas ce que le patriar­cat tente de nous faire croire : les femmes auraient une limite d’âge au-delà de laquelle elles seraient moins aimables et dési­rables. En partant de son histoire per­son­nelle et de celles entendues au sujet de personnes âgées, notamment en Ehpad, l’autrice Élise Thiébaut, âgée de 59 ans, s’interroge sur cette date de péremp­tion imposée.

« Maladie d’amour, maladie de la jeunesse… » C’est ce que nous serinent les chansons, les romances, les films, les comptines, qui font rimer l’amour avec toujours. À la condition de ne jamais vieillir. Parmi les attendus de ce conte de fées occi­den­tal, il y a la nécessité non seulement de donner la priorité au plaisir de l’autre, mais aussi de cor­res­pondre à des standards irréa­listes. La princesse peut embrasser un crapaud, aimer la bête qui l’a kidnappée, marcher sur des lames de rasoir et faire le ménage en chantant des ritour­nelles dans les dessins animés de Walt Disney (connu pour sa misogynie), et même se faire rouler une pelle au saut du lit sans […]