Afghanistan, le cimetière des rêves

Depuis la prise du pouvoir par les talibans le 15 août 2021, la vie des Afghanes est devenue un enfer. Installée à Kaboul, la cher­cheuse Mélissa Cornet documente les micro-résistances qu’elles tentent de mettre en place. 
Publié le 28 juillet 2023
La chercheuse Mélissa Cornet signe un reportage en Afghanistan sur la vie des femmes depuis l'arrivée au pouvoir des talibans en août 2021.
« Comme toutes les Afghanes depuis juin 2021, les talibans m’ont enfermée chez moi. Ils m’ont pris mon indé­pen­dance.» Illustration : Atena Soltani pour La Déferlante

Novembre 2021 : je rentre à Kaboul, pour la première fois depuis le retour au pouvoir des talibans trois mois plus tôt. J’habite en Afghanistan depuis janvier 2018, j’y fais de la recherche sur les questions de genre pour des ONG locales et inter­na­tio­nales. Après le chan­ge­ment de régime, je veux continuer à inter­ro­ger les Afghanes sur leur réalité.

Dans l’avion qui me ramène en Afghanistan depuis la France, les femmes qui embarquent se comptent sur les doigts d’une main et sont soit étran­gères, soit afghanes et en famille. À l’arrivée, les dif­fé­rences avec l’avant sont discrètes : aux drapeaux tri­co­lores noir-rouge-vert de la République ont succédé des rangées de drapeaux blancs des talibans, le long des bou­le­vards prin­ci­paux. Les rues sont vides, à l’opposé du trafic infernal habituel de Kaboul, consé­quence de la crise éco­no­mique sans précédent causée par le chan­ge­ment de régime. Dans le pays s’opposent désormais une géné­ra­tion d’hommes et de femmes éduquée sous l’occupation états-unienne (2001–2021), et les nouvelles autorités ana­chro­niques qui suivent l’idéologie sunnite tra­di­tio­na­liste deobandi, créant une ligne de fracture nette. Les premier·es ont été biberonné·es à la démo­cra­tie et aux droits humains, tandis que les seconds prônent une appli­ca­tion stricte de la charia.

Quelles pers­pec­tives pour les Afghanes dans un pays qui les exclut chaque jour un peu plus de toutes les sphères de la vie publique ? Quelles marges de liberté peuvent-elles créer ? Lors des jours qui suivent la prise de pouvoir des talibans, le 15 août 2021, la panique afflue : des rumeurs courent sur les mariages forcés, et toutes ont en tête – parce qu’elles l’ont vécu, ou que leur mère leur a raconté – le régime précédent des talibans, de 1996 à 2001, et sa chute après l’intervention des États-Unis et de l’Otan, en réponse aux attaques du 11-Septembre. Au cours des premières semaines pourtant, les talibans mul­ti­plient les discours ras­su­rants. Auraient-ils changé ? Beaucoup veulent y croire : les femmes conti­nuent à tra­vailler, y compris les jour­na­listes, dans un climat de liberté assez étonnant.

Mais au fil des mois qui suivent, dans le cadre de mon travail sur les marges de liberté négociées par les femmes dans ce climat répressif, je vois cet espace, déjà ténu, se refermer. Les résis­tances – les mani­fes­ta­tions contre les décrets suc­ces­sifs, la poursuite du travail, les rendez-vous entre copines au salon de beauté – dis­pa­raissent pro­gres­si­ve­ment. Aujourd’hui, seules les femmes pri­vi­lé­giées tentent de continuer à s’éduquer par Internet. Pour l’immense majorité des Afghanes, leur pays est lentement devenu une prison.

Lors d’un cours d’art organisé dans un centre pour femmes et filles au nord-est du pays – fermé depuis – une lycéenne de 17 ans, Nazifa*, me raconte : elle vient ici tous les jours voir ses amies, lire des livres et dessiner. L’adolescente fluette est fière de me montrer sa maîtrise de l’anglais, appris grâce à YouTube, sa prin­ci­pale connexion au monde. Dans la grande pièce lumineuse, la table est couverte de dessins, réalisés par Nazifa et ses amies à partir d’images trouvées sur Internet : une Afghane à qui on fait porter de force une burqa, une femme qui doit vendre sa fille, une femme empêchée de parler, une femme en cage.

Le 14 août 2021, Nazifa se prépare pour son examen d’histoire du lendemain. Mais le 15 août, les talibans entrent dans Kaboul. L’éducation est alors suspendue dans tout le pays et l’examen de Nazifa annulé. Les talibans annoncent néanmoins que les écoles rou­vri­ront rapi­de­ment, le temps de s’assurer qu’elles fonc­tionnent en accord avec la charia.

Les filles privées de collège

Graduellement, les classes primaires rouvrent pour filles et garçons, suivies des uni­ver­si­tés, puis des lycées pour garçons, dans un climat de relatif espoir. Début 2022, seuls les collèges et lycées pour filles restent fermés, avec une réou­ver­ture annoncée pour le début de l’année persane, le 23 mars 2022. Mais le jour dit, les élèves trouvent les portes de leurs écoles closes, et sont sommées de rentrer chez elles. La décision a été prise la veille – appa­rem­ment très tard dans la nuit, à Kandahar, centre du pouvoir et résidence du leader suprême, l’émir Hibatullah Akhundzada : collèges et lycées ne rou­vri­ront pas pour les filles, contrai­re­ment aux nom­breuses annonces du ministère de l’Éducation. Le décret n’a pas circulé assez rapi­de­ment, donnant au monde ces images de jeunes filles en pleurs devant leurs écoles. Pour Nazifa, « cette décision a fait de l’Afghanistan le cimetière des souhaits des femmes. J’étais tellement choquée et déçue que j’ai souhaité mourir. Une mort soudaine est bien meilleure que la mort à laquelle vous faites face chaque jour, chaque minute, chaque seconde ».

Les consé­quences sont dra­ma­tiques : les ado­les­centes me racontent leurs jours de dépres­sion, enfermées chez elles. Certaines tentent de continuer à apprendre grâce à des vidéos YouTube, mais l’électricité et la connexion Internet font défaut. D’autres éta­blissent des écoles secrètes, souvent une pièce dans leur maison qui accueille les jeunes filles du quartier, et s’exposent à des risques arbi­traires de punitions (de l’arrestation aux violences physiques). Les familles les plus aisées embauchent des pro­fes­seures par­ti­cu­lières, ou achètent un géné­ra­teur électrique.

Seules les classes primaires pour filles sont encore ouvertes, soutenues pour beaucoup par des orga­ni­sa­tions non gou­ver­ne­men­tales (ONG). Il s’agit souvent d’une grande pièce décorée de posters de sciences, de mathé­ma­tiques ou d’anglais, où les élèves, assises en tailleur par terre, utilisent leur cartable comme bureau de fortune. Quand je leur demande ce qu’elles veulent devenir, elles se lèvent une par une pour annoncer «  ensei­gnante ! », « docteure ! », « ingé­nieure ! » ou encore « jour­na­liste ! ». Mais pour le moment, elles sont condam­nées à arrêter leurs études à l’équivalent de la classe de sixième.

Car le 20 décembre 2022, alors que les uni­ver­si­tés avaient rouvert en alter­nance pour hommes et femmes, leurs portes ferment offi­ciel­le­ment pour les femmes, signi­fiant l’arrêt immédiat de la déli­vrance de diplômes. À long terme, ces fer­me­tures pour­raient avoir des consé­quences désas­treuses : dans un contexte de plus en plus ségrégué, seules les femmes docteures et infir­mières ont le droit d’ausculter ou de faire accoucher les femmes afghanes, et seules les pro­fes­seures peuvent enseigner aux jeunes filles. La pénurie dans ces pro­fes­sions existe déjà, et sera renforcée par la fermeture des uni­ver­si­tés. Autres consé­quences indi­rectes : une fille n’allant pas à l’école court plus de risques d’être mariée de force, et plus le temps passe, plus les chances de réin­té­gra­tion d’un enfant resté en dehors du système scolaire diminuent.

Difficile de nourrir sa famille

Un matin de mai 2022, je suis dans un res­tau­rant français de Kaboul, en T‑shirt à manches courtes, sous un soleil éclatant. Le jardin s’est rempli de grandes fleurs, et nous déjeunons de crois­sants et de café. Plusieurs personnes sur l’herbe discutent en français, anglais et persan. C’est dans ce cadre étran­ge­ment idyllique que nous suivons sur nos télé­phones l’actualité de la matinée : le ministère de la Promotion de la vertu et de la Répression du vice vient d’annoncer l’obligation pour les femmes de se couvrir tota­le­ment quand elles sortent de chez elles, à l’exception des yeux. Dans un groupe WhatsApp, les jour­na­listes échangent : que dit exac­te­ment le texte en pachto (l’une des deux langues locales, avec le dari) ? Qui a la meilleure tra­duc­tion ? Qu’entendent-ils par « hidjab » (1) ? Seule la burqa est-elle autorisée, ou la com­bi­nai­son abaya/hidjab aussi ? Les femmes étran­gères sont-elles soumises au même régime ? Le texte parle d’une « recom­man­da­tion » : quel va en être le degré d’application ?

Le lendemain matin, et pour la première fois en cinq ans, je me sens mal à l’aise avec mes longs cheveux détachés. Je ne les ai jamais voilés au travail, seulement dans la rue. L’ambiance est lourde, j’ai envie de me couvrir, et je me cloître dans mon bureau. L’application du décret varie : à Kaboul, nombre de femmes, aujourd’hui encore, conti­nuent de sortir à visage découvert. Mais ce flou renforce le sentiment d’insécurité.

Depuis que je me suis installée en Afghanistan, on me demande souvent : « Comment peux-tu tra­vailler, en tant que féministe, dans un pays aussi conser­va­teur ? » Cette question devient de plus en plus prégnante après août 2021 : comment justifier de tra­vailler dans le pays devenu le plus répressif au monde envers les femmes ? Pour certains membres de la diaspora, continuer à traiter avec les talibans repré­sente une trahison, et toute action liée à eux, même pour des visées huma­ni­taires, revient à une recon­nais­sance de facto. Dans mon cas, ma raison me dicte de continuer à docu­men­ter la situation et à relayer le message des femmes que je rencontre, en gardant en tête les limites sécu­ri­taires et liées à mon privilège de femme française. Je commence cependant à ques­tion­ner la per­ti­nence de mon choix car, en deux ans, les avancées ou les victoires sont pra­ti­que­ment inexistantes.

Le bilan éco­no­mique du régime est catas­tro­phique. L’arrivée des autorités talibanes a entraîné une crise éco­no­mique immédiate du fait des sanctions et du gel des avoirs de la banque centrale, avec pour consé­quence une crise ali­men­taire et huma­ni­taire : 95 % des Afghan·es ne mangent pas à leur faim. Sur les étals et les marchés, les prix ont explosé et les gens, ayant dans leur grande majorité perdu leur emploi ou leur source de revenus, n’arrivent plus à acheter de quoi se nourrir.


Seules les pri­vi­lé­giées tentent de continuer à s’éduquer par Internet. Pour la majorité des Afghanes, le pays est devenu une prison.


Les femmes et les filles afghanes sont les premières victimes de cette insé­cu­ri­té ali­men­taire. Lors d’une mission dans la province conser­va­trice de Kandahar, au sud du pays, Shamsia*, 25 ans, me raconte : « Avant les chan­ge­ments poli­tiques, j’étais vac­ci­na­trice contre la polio, et je gagnais 12 000 afghanis par mois [environ 125 euros]. Aujourd’hui, mon mari et moi ne tra­vaillons plus : il n’y a plus d’emplois, et les femmes n’ont de toute façon quasiment plus le droit de tra­vailler. J’ai du mal à nourrir nos enfants, donc je les laisse manger en premier et nous mangeons les restes. Toutes nos économies sont épuisées, nous avons déjà vendu notre télé, notre machine à laver, nos vêtements, alors j’emprunte de l’argent à mes voisins et je les rembourse en faisant le ménage chez eux. » Dans des cas extrêmes mais pas si rares, que j’ai pu observer à plusieurs reprises, des parents se retrouvent face à un dilemme impos­sible : soit leurs enfants meurent de faim, soit ils se résolvent à marier l’une de leurs filles, assurée d’être nourrie dans sa nouvelle famille, et sauvent ainsi de la faim les enfants restants grâce à la dot obtenue.

Le travail dans les ONG interdit

La situation est toute aussi cruelle pour les veuves, qui se retrouvent sans pos­si­bi­li­té de tra­vailler et de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Pour les aider, les orga­ni­sa­tions huma­ni­taires mettent en place des micro-projets d’aide : géné­ra­le­ment, des dis­tri­bu­tions de poulets, vaches ou graines qui leur per­mettent de consommer ce qu’elles pro­duisent et de vendre le surplus. Khadija*, une veuve d’une banlieue de Kaboul, a pu établir sa micro-entreprise de pro­duc­tion de sauces et de ketchup grâce à l’un de ces pro­grammes. L’organisation lui a fourni congé­la­teur, panneau solaire, broyeur manuel et bocaux, et l’a formée à la fabri­ca­tion et à la vente de ses produits. En l’absence d’un chaperon masculin, elle s’est associée à ses voisins pour organiser les ventes dans les bazars de son quartier. Après deux ans d’activité, elle subvient aux besoins de sa famille et a embauché trois de ses voisines pour l’aider. Son activité est devenue autonome et peut main­te­nant perdurer sans soutien de l’organisation, une forme rare d’auto-suffisance.

Lors des dernières semaines de 2022, les droits des femmes afghanes se réduisent dras­ti­que­ment : après la réim­po­si­tion de la charia et des punitions physiques (ampu­ta­tions, exé­cu­tions), les espaces déjà ségrégués comme les parcs, hammams, salles de gym ou salons de beauté, où les femmes pouvaient se retrouver entre elles, deviennent pra­ti­que­ment inac­ces­sibles. Le coup de grâce survient le 24 décembre 2022, vers 17 heures, à Kaboul : une lettre du ministère de l’Économie indique l’interdiction, immédiate, pour les femmes afghanes de tra­vailler dans les ONG natio­nales et internationales.


« Les gens pensent que les talibans ont changé, mais c’est faux. Ils sont plus dangereux qu’avant : ils sont meilleurs en communication. »

Shahnaz, tra­vailleuse huma­ni­taire afghane


Shahnaz* est une tra­vailleuse huma­ni­taire au visage rond et enfantin. Elle a 28 ans et vit à Kaboul, où je la rencontre. Elle m’explique sa colère face à la surprise des Occidentaux quand ils découvrent cette décision : pour elle, la question n’a jamais été si elle pourrait continuer à tra­vailler, mais quand les talibans le lui inter­di­raient. « Ma mère a connu le précédent régime des talibans, témoigne-t-elle. Elle voit que les gens pensent qu’ils ont changé, mais elle sait que c’est faux. Ils sont plus dangereux qu’avant : ils sont meilleurs en com­mu­ni­ca­tion. Avant, ils ne parlaient pas de l’éducation et du travail des femmes. Maintenant ils en parlent, diplo­ma­ti­que­ment. Au début, ils ont réussi à convaincre la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale et les res­tric­tions sont venues graduellement. »

Aujourd’hui, Shahnaz subvient aux besoins de ses parents et de ses cinq frères, qui ont perdu leur emploi. Elle travaille de chez elle, le temps que la com­mu­nau­té huma­ni­taire trouve une solution à cette nouvelle inter­dic­tion. En dehors du travail, ses libertés restent limitées : « J’avais l’habitude d’aller à la salle de gym derrière chez moi mais je ne peux plus. Ils pensent que les femmes ne sont pas nées pour pratiquer de telles activités. »

Cette inter­dic­tion des femmes de tra­vailler dans les ONG impacte pro­fon­dé­ment leur capacité à délivrer de l’aide, puisque les normes cultu­relles imposent que seule une femme huma­ni­taire puisse accom­pa­gner des femmes béné­fi­ciaires. En avril 2023, cette inter­dic­tion a été étendue aux agences de l’ONU.

Au printemps 2023, à l’heure où j’écris ces lignes, cela fait deux ans que Nazifa n’est pas allée à l’école, et huit mois que Shahnaz n’a pas pu retourner au bureau de son ONG. Elles cherchent à quitter le pays par tous les moyens. Nazifa postule aux offres de bourses d’études à l’étranger et Shahnaz candidate à tous les pro­grammes d’évacuation pour femmes afghanes en danger : « Ils ne disent pas encore que les femmes doivent rester chez elles, mais ils y viennent, très lentement et de manière stra­té­gique, me confie Shahnaz. Pour eux, les femmes ne sont rien : elles n’ont pas de droits, elles ne sont pas humaines. » 

Chronologie de la res­tric­tion des droits des femmes par les talibans

15 août 2021

Les talibans entrent dans Kaboul et s’emparent du pouvoir dont ils avaient été chassés par l’intervention amé­ri­caine en novembre 2001.

12 septembre 2021
Les femmes peuvent fré­quen­ter les uni­ver­si­tés, dont les entrées et les salles de classe sont séparées de celles des hommes. Elles ne peuvent recevoir des cours que de pro­fes­seures ou d’hommes âgés. D’autres res­tric­tions incluent le port du hidjab dans le cadre d’un code ves­ti­men­taire obligatoire.

23 mars 2022
La directive prévoyant la réou­ver­ture des collèges et lycées pour les filles est annulée in extremis par le pouvoir. Des dizaines de milliers d’adolescentes sont contraintes de rester chez elles.

7 mai 2022
Le chef suprême des talibans ordonne aux femmes de se couvrir entiè­re­ment en public, y compris le visage, et de rester prin­ci­pa­le­ment à la maison.

Novembre 2022
Il est interdit aux femmes d’entrer dans les parcs, les fêtes foraines, les gymnases et les bains publics.

20 décembre 2022
Le gou­ver­ne­ment taliban interdit l’accès des femmes aux uni­ver­si­tés publiques et privées par un com­mu­ni­qué laconique du ministre de l’Enseignement supérieur annonçant un arrêté « sus­pen­dant l’éducation des femmes jusqu’à nouvel ordre ».


(1) Le hidjab se réfère dans ce décret à la cou­ver­ture des femmes, que les talibans inter­prètent comme une cou­ver­ture du corps, des cheveux et du visage à l’exception des yeux. La plupart des femmes portent ainsi soit un voile couplé d’un masque chi­rur­gi­cal, soit un niqab (voile intégral avec une fente au niveau des yeux), soit la burqa, appelée tchador en Afghanistan, cette large bande de tissu, souvent bleue, avec un grillage au niveau des yeux per­met­tant à la femme de voir. L’abaya est une ample robe noire.

Les témoi­gnages ont été recueillis entre décembre 2022 et février 2023.

 

Mélissa Cornet est cher­cheuse et juriste en droits humains. Elle vit à Kaboul depuis janvier 2018 ou elle mène des études sur la condition des femmes

Pour illustrer cet article, nous avons choisi de faire appel à l’artiste afghane Atena Soltani. La jeune fille de 23 ans a fui Herat, sa ville natale à l’ouest du pays en mai 2023. « Malgré les inter­dic­tions, j’ai fait plusieurs croquis de pro­tes­ta­tion. Ma sécurité a été com­pro­mise. J’ai dû fuir en laissant ma famille derrière moi. » Désormais réfugiée loin de son pays, elle continue à créer malgré les dif­fi­cul­tés. « J’ai abandonné mes dessins pendant un temps, je ne pouvais plus acheter les four­ni­tures néces­saires pour la peinture à l’huile. Aujourd’hui, je poursuis mon activité et la partage sur ma page Instagram [@atena_soltaniii_]. Je lutte contre ce régime avec mon art. »

Habiter : brisons les murs !

Retrouvez cet article dans la revue La Déferlante n°11 Habiter, paru en août 2023. Consultez le sommaire.

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