Les ABCD de l’égalité : récit d’un fiasco

En 2013, le gou­ver­ne­ment socia­liste met en place un programme péda­go­gique pour lutter spé­ci­fi­que­ment contre les sté­réo­types de genre au sein des écoles élé­men­taires fran­çaises : les ABCD de l’égalité. Très vite, un groupe hété­ro­clite s’y oppose. Récit d’une panique morale qui a dura­ble­ment marqué les équipes enseignantes.
Publié le 8 août 2022
Retour sur : ABCD de l'égalité La Déferlante 7

« Rentrée scolaire : l’offensive des partisans de la théorie du genre ». À la une du Figaro, en cette fin d’août 2013, le ton est donné : le camp conser­va­teur cherche à ressouder ses troupes après la défaite. 

Au printemps, la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe avait fini par être adoptée, après des mois de défer­le­ment homophobe orchestré par La Manif pour tous à coups de t‑shirts roses et bleus. Le répit aura été de courte durée.

À la rentrée de septembre, le lancement des ABCD de l’égalité, un « dis­po­si­tif expé­ri­men­tal » déployé dans les écoles élé­men­taires pour « aborder l’égalité entre les filles et les garçons », va vite remettre une pièce dans la grande machine à fabriquer des paniques morales. La polémique va prendre des pro­por­tions déme­su­rées et aboutir à l’abandon du programme dès la fin de l’année scolaire.

On assomme les petites filles à coups de « attention ! »

Les ABCD de l’égalité ne consti­tuaient pourtant que la mise en appli­ca­tion d’une des missions de l’école, inscrite à l’article L312-17–1 du Code de l’éducation, qui dispose qu’« une infor­ma­tion consacrée à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences commises au sein du couple est dispensée à tous les stades de la scolarité ».

Avec les ABCD, le gou­ver­ne­ment socia­liste de Jean-Marc Ayrault, sous la pré­si­dence de François Hollande, veut former les enseignant·es à chasser les biais sexistes de leurs pratiques : il leur fournit, via un site internet, une biblio­gra­phie et des outils péda­go­giques pour pro­mou­voir l’égalité de genre dans leurs classes. Des choses aussi anodines que des activités pour ques­tion­ner la caté­go­ri­sa­tion féminin-masculin des métiers ou des jouets, par exemple.

Le dis­po­si­tif est porté par deux minis­tères : celui des droits des femmes, avec à sa tête Najat Vallaud-Belkacem, et celui de l’éducation nationale, dirigé par Vincent Peillon puis, à partir d’avril 2014, par Benoît Hamon.

Au poste de chargée de mission nationale du programme d’éducation à l’égalité filles-garçons est nommée Nicole Abar. C’est une ancienne foot­bal­leuse qui a enchaîné les succès en cham­pion­nat dans les années 1970–1980, avant d’entrer dans la fonction publique et de s’engager contre les inéga­li­tés de genre dans le sport.

Elle est connue pour avoir gagné un procès inédit contre le patron du club de foot du Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine) qui avait décidé de dissoudre l’équipe des filles qu’elle entraî­nait au profit de celle des garçons, évoluant pourtant deux divisions en dessous.

Avec son asso­cia­tion Liberté aux joueuses, qu’elle a fondée en 1997, elle organise des ateliers dans les écoles pour amener les enfants à se ques­tion­ner sur les sté­réo­types de genre. Elle filme leurs façons de bouger, d’occuper l’espace, de prendre la parole, pour archiver tout ce qu’elle observe comme com­por­te­ment genré. Elle est par­ti­cu­liè­re­ment révoltée par la « terrible perte d’habileté motrice et cor­po­relle chez les filles dès 3–4 ans », quand elles courent ou lancent une balle, par exemple : « On les assomme à coups de “attention, tu vas tomber, ne fais pas ci, ne te salis pas…” Ça produit une liberté et une estime de soi tronquées », explique-t-elle.

Peu à peu, son travail se fait connaître, au point que Najat Vallaud-Belkacem la contacte et lui propose de super­vi­ser les ABCD. « C’était mon rêve, une action globale au sein de l’éducation nationale : on a accès à tous les enfants et, entre le CP et le CM2, on a du temps pour tra­vailler en douceur, pour mettre des milliards de petits coups de pinceau sur leurs repré­sen­ta­tions et faire ainsi chanceler leurs certitudes. »

Six cents écoles dans dix académies volon­taires sont sélec­tion­nées pour faire partie de l’expérimentation. Les enseignant·es reçoivent une formation de quelques heures puis com­mencent à mettre en place les ABCD dans leurs classes en janvier 2014, alors que la tempête fait déjà rage.

Les catholiques réactionnaires en croisade

Apprentissage de la mas­tur­ba­tion, homo­sexua­li­té imposée, aussi bien que le chan­ge­ment de sexe… Dès la fin de 2013, la rumeur selon laquelle la « théorie du genre » (une expres­sion notamment véhiculée par l’Église catho­lique, désignant un supposé lobby mondial œuvrant à détruire les rapports tra­di­tion­nels entre les hommes et les femmes) serait en train de prendre d’assaut l’Éducation nationale se répand comme une traînée de poudre, de chaînes de SMS en vidéos sur les réseaux sociaux. Des parents paniquent, inter­pellent les enseignant·es désemparé·es, et vont même jusqu’à retirer leurs enfants de l’école lors de journées de mobilisation.

Ce mouvement d’opposition est orchestré par deux pôles. D’un côté, des catho­liques réac­tion­naires qui se cherchent une nouvelle croisade après l’adoption du mariage pour toutes et tous. Ils et elles montent des « comités VigiGender » un peu partout sur le ter­ri­toire, animés notamment par des mères diplômées et aisées, et s’allient pour l’occasion à certaines per­son­na­li­tés musul­manes de droite.

De l’autre, Farida Belghoul, une militante anti­ra­ciste des années 1980 devenue ins­ti­tu­trice, soutenue par Alain Soral, essayiste d’extrême droite très suivi sur Internet. Elle publie des vidéos fus­ti­geant la « prise en otage de nos enfants », la « pro­pa­gande LGBT » et la « société dégénérée », qui font des centaines de milliers de vues ; elle parcourt la France pour « informer » les parents et lance les Journées de retrait de l’école (JRE) une fois par mois, pendant les­quelles les parents sont invité·es à ne pas mettre leur enfant en classe.

Dans son sillage, elle entraîne certaines familles musul­manes des quartiers popu­laires, sensibles, selon la cher­cheuse en sciences poli­tiques Fatima Khemilat, à son discours sur les promesses non tenues de l’école publique en termes d’ascension sociale, et sur la façon dont les ABCD de l’égalité « détour­ne­raient » l’institution scolaire de son rôle (1).

Les comités locaux sont souvent animés par des mères diplômées du supérieur qui, étant musul­manes issues des classes popu­laires, n’ont pas eu accès aux postes auxquels elles pouvaient prétendre. Pour elles, explique la socio­logue du genre Joëlle Magar-Braeuner, l’opposition aux ABCD constitue, à certains égards, une « occasion de mani­fes­ter leur agen­ti­vi­té dans l’espace scolaire (2) », de prendre la parole sur une ins­ti­tu­tion qui bien souvent les méprise.

Cette fronde contre les ABCD peut aussi compter sur le soutien média­tique de per­son­na­li­tés poli­tiques de droite : Christine Boutin, ou encore « Jean-François Copé, qui, sur les plateaux télé, bran­dis­sait le livre Tous à poil (3) en criant au scandale », rappelle Najat Vallaud-Belkacem. Elle poursuit : « Des gens de droite avec lesquels j’avais pu m’entendre sur certains sujets par le passé s’élevaient soudain avec une hargne invrai­sem­blable. Ils poin­taient du doigt les études de genre sans rien y com­prendre. C’est tout ce contexte-là qui va faire que le truc va prendre, qu’il y a des parents sin­cè­re­ment inquiets qui vont retirer leur enfant de l’école pendant une journée, voire plus. »

Finalement, malgré un fort reten­tis­se­ment média­tique, les JRE ne tou­che­ront qu’une centaine d’écoles sur les 48 000 du pays, et en majorité des éta­blis­se­ments non concernés par le dis­po­si­tif. Mais, comme le note Fatima Khemilat, « il y a un intérêt à laisser penser que ces Journées ont été largement suivies, tant de la part des acteurs musulmans anti-genre – afin d’avoir du poids dans les négo­cia­tions avec les autorités publiques – que du côté de leurs contemp­teurs – qui sou­haitent diffuser l’idée que le sexisme et l’homophobie se trouvent derrière la ligne Maginot que serait le péri­phé­rique parisien ».

En effet, depuis les années 1990, selon le politiste Simon Massei, les poli­tiques d’éducation à l’égalité entre les sexes sont en majorité financées par la politique de la ville et l’éducation prio­ri­taire : elles visent surtout les enfants des classes popu­laires non blanches. Une « racia­li­sa­tion de l’antisexisme scolaire » qui se fait au détriment d’une approche sys­té­mique des violences sexistes et sexuelles (4).

Dans le dis­po­si­tif des ABCD, l’éducation prio­ri­taire urbaine est ainsi sur­re­pré­sen­tée : les équipes édu­ca­tives des quartiers plus aisés se sont pro­por­tion­nel­le­ment moins portées volon­taires, consi­dé­rant sans doute, à cause de biais racistes et clas­sistes, que tra­vailler sur l’égalité filles-garçons dans leur éta­blis­se­ment était moins « nécessaire ».

« Un frein LGBTphobe non identifié, mais bien présent »

Face à la mobi­li­sa­tion, à l’Éducation nationale, on tâtonne. Des réunions d’information sont orga­ni­sées dans les écoles pour désa­mor­cer les tensions et les incom­pré­hen­sions de part et d’autre. Mais, n’étant quasiment pas formé·es aux questions de genre et de sexualité, les enseignant·es ne savent pas toujours comment défendre le projet.

Lucie (5), chargée à l’époque des questions d’éducation dans un centre de res­sources consacré à l’égalité femmes-hommes en Île-de-France, consta­tait, lors de ses for­ma­tions aux professeur·es, que pour beaucoup « ils et elles étaient favo­rables à l’idée de pro­mou­voir l’égalité mais “à condition que les filles restent des filles et les garçons des garçons”. Il y avait un frein LGBTphobe pas identifié comme tel mais bien présent, qui aurait pu être décons­truit par une vraie politique de formation en amont ».

Au niveau de la hié­rar­chie, le soutien se fait discret et maladroit. « Le discours de l’inspecteur [aux parents], c’était de l’ordre de : “Ne vous inquiétez pas, rien ne va changer”, alors que nous, c’est ce qu’on essaie, de faire changer les choses », expli­quait par exemple une ins­ti­tu­trice à Joëlle Magar-Braeuner (6).

Vincent Peillon lui-même fera parfois des décla­ra­tions ambi­va­lentes, tra­his­sant sa mécon­nais­sance des études de genre. Le 28 janvier 2014, à l’Assemblée nationale, par exemple, il déclare qu’il s’agit de respecter « cette dif­fé­rence fon­da­men­tale filles-garçons » et non de la « nier »

Sur le terrain, l’hostilité franchit un cap avec l’affaire de Joué-lès-Tours, en mars 2014 : une ins­ti­tu­trice est accusée d’avoir forcé deux enfants à se désha­biller et se toucher. Pour Najat Vallaud-Belkacem, c’est le moment de bascule.

Cette ins­ti­tu­trice « se retrouve dénoncée publi­que­ment sur les réseaux sociaux par la bande de Farida Belghoul, avec son nom, son adresse, reçoit des menaces de mort. À partir de là, avec Benoît Hamon, on se dit que ce n’est plus possible. Évidemment que sur le fond on a raison, que tout ça n’est qu’une horrible mani­pu­la­tion, mais on a une prof menacée et si on ne fait rien, on ne sait pas jusqu’où ça peut aller ».

Selon elle, c’est à ce moment-là que le sort des ABCD est scellé. « On a pris conscience que l’une des choses qui donnaient du crédit au récit anxiogène, c’était la notion même d’expérimentation. Ça donnait l’impression que les enfants étaient des rats de laboratoire. »

Aussi, le 30 juin, malgré un bilan encou­ra­geant dans les classes concer­nées, Benoît Hamon annonce l’abandon des ABCD. Le site-ressource est fermé et Nicole Abar, comme d’autres, est remerciée : « Je l’ai été sans même un retour sur ma mission. J’ai rendu l’ordinateur avec tout ce que j’avais filmé dans les classes visitées et j’ai disparu de la cir­cu­la­tion. C’était pourtant un programme magni­fique », conclut-elle, amère.

Le dis­po­si­tif est remplacé par un plan d’action, adopté en septembre. « On nous a reproché d’avoir reculé alors qu’en réalité on a tout fait rentrer dans le droit commun, pour que ce soit géné­ra­li­sé partout », défend pour sa part l’ancienne ministre Najat Vallaud-Belkacem.

« Sur le papier, glo­ba­le­ment, c’est toujours super dans l’Éducation nationale, explique Lucie, qui est depuis devenue direc­trice du centre de res­sources dans lequel elle s’occupait des questions d’éducation au moment des ABCD. À chaque nouvelle conven­tion inter­mi­nis­té­rielle sur l’égalité filles-garçons, tous les cinq ans, tu te dis “là, on a vraiment un plan d’action très complet”. Sauf qu’il n’y a aucun moyen alloué pour le déployer. »

Aujourd’hui encore, la part dévolue à ce sujet dans la formation des enseignant·es reste marginale, les pro­grammes n’évoluent pas toujours dans le bon sens, les référent·es « égalité » dans le secon­daire ne sont pas toujours nommé·es ni épaulé·es.

Selon Lucie, les enseignant·es, de leur côté, « ont subi tellement de clashs avec des parents sans être protégé·es par la hié­rar­chie » que, parfois, avec ses collègues, elle se retrouve « presque à faire de l’écoute psy lors des for­ma­tions »« Sur les ABCD, l’Éducation nationale n’a clai­re­ment pas été à la hauteur des enjeux et on le paie encore », souligne-t-elle.

Prémices de l’offensive anti-woke de Blanquer et Vidal

L’échec des ABCD de l’égalité est emblé­ma­tique d’un mouvement à l’œuvre depuis les années 2010, où chaque tentative d’aborder les questions d’égalité et de sexualité à l’école ouvre la voie à de possibles offen­sives réactionnaires.

En 2011, déjà, des asso­cia­tions catho­liques s’étaient mobi­li­sées contre certains manuels de SVT au motif qu’ils faisaient mention de la notion d’« identité de genre », au lieu de s’en tenir à un discours sur la dif­fé­rence sexuelle bio­lo­gique entre les hommes et les femmes (7).

À l’époque des ABCD, de nom­breuses actions péda­go­giques simi­laires ont été consi­dé­rées comme suspectes. Lucie se rappelle notamment ce centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) (8), contraint d’interrompre ses séances de sen­si­bi­li­sa­tion dans les Hauts-de-Seine parce que les éta­blis­se­ments concernés rece­vaient des lettres de menace de parents avocats.

Yéléna Perret, longtemps chargée de mission droits des femmes dans une ville de Seine-Saint-Denis, peut également témoigner de cette défiance. Elle explique avoir pu rassurer assez faci­le­ment les parents en leur détaillant le contenu de ses inter­ven­tions péri­sco­laires, mais elle regrette aujourd’hui les positions parfois « un peu tièdes » que ses collègues et elle-même ont pu adopter.

« Au fond, en tant que militante féministe, mon horizon reste l’abolition du genre. Quand tu cherches à décons­truire les sté­réo­types auprès des enfants, tu peux quand même espérer que ça leur laisse plus de liberté sur leur identité de genre, leur orien­ta­tion sexuelle… Peut-être qu’on n’a pas eu le courage d’aller au bout, de dire “oui, on ne veut plus qu’il y ait d’hommes et de femmes, et alors ?” En même temps, dans le cadre pro­fes­sion­nel, je n’avais pas la légi­ti­mi­té pour le faire. »

Nombre de professionnel·les ont d’ailleurs commencé à éviter d’employer le mot « genre », qui a été banni des publi­ca­tions portées par l’Éducation nationale dès le lancement des ABCD, au profit du plus consen­suel « sté­réo­types filles-garçons ».

« Au début de ma vie pro­fes­sion­nelle, le mot sur lequel je m’autocensurais c’était “patriar­cat”, se souvient Yéléna Perret. J’avais peur que ça fasse gros sabots. Mais sur le genre, justement, j’étais très enthou­siaste à l’idée de faire découvrir son intérêt concep­tuel à d’autres professionnel·les. Cela permet à la fois de penser la façon dont sont créées les caté­go­ries binaires d’hommes et de femmes, et d’inclure les luttes pour les droits des personnes LGBTQ. Mais aussi de réfléchir à ce que cette répar­ti­tion genrée implique en termes de rapports de pouvoir et d’oppression. Quand on parle d’égalité garçons-filles, on reste sur des enjeux de rat­tra­page, pas de révo­lu­tion des struc­tures sociales. »

Aujourd’hui, les paniques morales autour de l’éducation des enfants sont toujours d’actualité. « Le curseur s’est sim­ple­ment déplacé sur le “wokisme (9)” et s’est étendu au-delà des questions d’égalité de genre, pour englober notamment l’antiracisme politique », relève Yéléna Perret.

En effet, alors qu’en 2013 les ABCD étaient mis en œuvre par le gou­ver­ne­ment, en 2021, ce sont direc­te­ment les ministres de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, qui ont porté haut et fort l’offensive « anti-woke » et fait preuve d’une certaine porosité avec le voca­bu­laire d’extrême droite, en criant au « nouvel obs­cu­ran­tisme » et en lançant une chasse aux « isla­mo­gau­chistes » dans le monde de la recherche.

« En fait, conclut-elle, avec la mobi­li­sa­tion réac­tion­naire contre le genre de 2013–2014, on en était juste aux prémices de ce que l’on vit aujourd’hui. »

*

(1) Entretien avec Fatima Khemilat, réalisé par Fanny Gallot et Gaël Pasquier, « Les Journées de retrait de l’école : une mobi­li­sa­tion très relative des musulmans de France », Cahiers du genre, 2018.

(2) Joëlle Magar-Braeuner, « La mésen­tente à l’école des Tilleuls. Des effets et de quelques enjeux de l’appel à la Journée de retrait de l’école dans une école primaire », Cahiers du genre, 2018.

(3) L’album jeunesse Tous à poil de Claire Franek et Marc Daniau (Éditions du Rouergue, 2011) met en scène avec humour divers per­son­nages – la baby-sitter, la maîtresse, le policier… – nus, afin de montrer la diversité des corps. En février 2014, Jean-François Copé, alors président de l’UMP, s’offusqua de sa présence sur une liste de livres recom­man­dés aux enseignant·es par l’Éducation nationale.

(4) Simon Massei, « Les “ABCD de l’égalité”, cas d’école de racia­li­sa­tion du sexisme », Mouvements, 2021, no 107.

(5) Elle préfère rester anonyme et ne pas préciser le nom de la structure dans laquelle elle travaille.

(6) Joëlle Magar-Braeuner, art. cité.

(7) Fanny Gallot et Gaël Pasquier, « L’école à l’épreuve de la “théorie du genre” : les effets d’une polémique », Cahiers du genre, 2018.

(8) Les CIDFF sont des asso­cia­tions qui, au niveau dépar­te­men­tal, sont chargées par l’État de pro­mou­voir les droits des femmes et l’égalité.

(9) Terme fourre-tout utilisé par les conser­va­teurs et conser­va­trices à des fins polé­miques, le « wokisme » désigne, pour les stig­ma­ti­ser, les luttes visant à pro­mou­voir la justice sociale. Il sert également à décré­di­bi­li­ser, dans une pers­pec­tive anti-intellectualiste, tout un pan de la pensée critique et des sciences sociales.

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Retrouvez cet article dans la revue papier La Déferlante n°7 Réinventer la famille (septembre 2022).

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