Je ne demanderai plus jamais à personne : « Est-ce que tu veux être mon ami·e ? » j’ai supplié tout le monde d’être mon amie, je n’ai obtenu que des pipes molles et des tendresses inutiles.
Je ne suis pas violente, ne me dites plus que je suis violente. Je ne suis pas violente, je m’entraîne. Je ne suis pas violente, je suis en pleine préparation, quand tu vois mon regard froid et le sang qui coule de mes mots. Je ne suis pas violente, je m’entraîne à ce qu’ils me font subir tous les jours. Si tu crois que je suis violente, tu n’es pas mon amie. Et de toute façon, à quoi sert un ami qui a peur du feu quand vient le temps des flammes ? Si tu as peur, c’est normal mais je ne veux savoir qu’une seule chose : est-ce que tu me suivras dans les flammes ?
Je n’ai pas confiance en vous, je ne vous fais plus confiance, où étiez-vous quand ils m’ont convaincue que j’étais laide ? Vous leur avez tendu la main pour prendre leur température, comme si c’était juste rentrer dans la piscine tout ça. Le problème, c’est votre habitude des piscines. Votre bienveillance est l’arme de votre classe sociale. Moi j’ai grandi dans la crainte dévoratrice des anges de feu et je n’ai plus jamais peur ni de dieu ni de me baigner dans la lave. Je ne veux plus vous laisser vous contenter de croire que votre dégoût de la violence est une prise de position. Votre manque de radicalité, on l’emporte dans nos tombes. Je ne vous fais pas confiance. Je suis sortie de mon enfance séquestrée pour apprendre vos codes de baltringue. Je suis la grande pédale qui n’a pas pu naître. Il n’y a que dans le feu que je reconnais les visages. Je n’arrêterai jamais de gâcher mon temps libre à rager. Je ne vous fais pas confiance. Dis-moi, toi, est-ce que tu me suivras dans les flammes ? Le reste je m’en fous.