Comédienne australienne, lesbienne, féministe et autiste, Hannah Gadsby se produit pour la première fois en France cet hiver, avec un nouveau spectacle intitulé Body of Work. On la connaît grâce à deux spectacles engagés, Nanette et Douglas, diffusés sur Netflix depuis 2018 et 2020, mais sa carrière a commencé dès 2006 en Australie. Propulsée sur la scène internationale, elle est pourtant le contraire d’une humoriste grand public. Pour La Déferlante, elle explique en quoi l’humour est une histoire de déconstruction et de consentement.
Comment êtes-vous devenue féministe ? Plus précisément : comment êtes-vous devenue une humoriste féministe ? Je pense que le féminisme m’est toujours apparu comme une évidence. Ma mère était une femme puissante et très franche. À sa façon, elle décon- struisait le patriarcat, même dans notre petite ville de Tasmanie: elle dénonçait la connerie quand elle la voyait. Moi, plus jeune, j’étais moins directe qu’elle. J’ai pris mon temps, j’ai essayé de comprendre le monde, mais il n’a aucun sens si on n’est pas misogyne… On n’a pas d’autre choix que d’être féministe. […]