L’éducation à la sexualité sous tension

Entre le mouvement #MeToo et la montée des idées réac­tion­naires, l’école est l’un des lieux où se cris­tal­lisent tensions poli­tiques et sociales. La jour­na­liste Mathilde Blézat revient sur le rôle pri­mor­dial des référent·es égalité et des intervenant·es, garant·es de ce front de résis­tance qu’est l’éducation à la sexualité. 
Publié le 26 juillet 2024
VINCENT LECOMTE / HANS LUCAS
Séance d’é­du­ca­tion affective et sexuelle (EAS) dans un collège public d’Occitanie. Crédit : Vincent Lecomte / HANS LUCAS

Au début de 2024, dans un lycée public d’une petite ville occitane, la réa­li­sa­trice Nina Faure projette son docu­men­taire We are coming, qui aborde la sexualité d’un point de vue féministe. Plusieurs classes y assistent, par groupes d’une centaine d’élèves, encadré·es par leurs professeur·es, mais sans pré­pa­ra­tion péda­go­gique préalable.

Dès les premières minutes, la réa­li­sa­trice comprend à leurs réactions que ces jeunes spectateur·ices « prennent le film à l’envers », ne sai­sis­sant pas, par exemple, le second degré de certaines scènes. Elle met le film en pause et fait le point : le docu­men­taire a déjà été vu par des quantités d’élèves sans que cela ait posé problème, il est classé « tout public » et entre dans le champ de l’éducation à la vie affective et sexuelle (EAS), un ensei­gne­ment obli­ga­toire de la mater­nelle à la terminale (1). Deux élèves quittent tout de même la pro­jec­tion, et les échanges à l’issue de celle-ci sont tendus. « On aurait dit que c’était la première fois que ces jeunes étaient confronté·es à une dis­cus­sion publique sur la sexualité », explique-t-elle avec le recul.

 

Si l’absence de pré­pa­ra­tion peut expliquer la réception com­pli­quée du film, l’hostilité est aussi alimentée par un petit groupe de garçons affiliés à l’extrême droite, qui couvrent la voix des élèves ayant apprécié le film. Nina Faure se souvient notamment d’un élève offensif qui lui reproche de cacher que ce seraient « prin­ci­pa­le­ment les Noirs et les Arabes qui agressent les femmes en France », une infor­ma­tion infondée régu­liè­re­ment colportée par l’extrême droite. Un autre élève se dit choqué par le t‑shirt d’une des inter­viewées, repré­sen­tant une Vierge dans une vulve, et commence à propager une rumeur selon laquelle « la Vierge se fait poutrer » dans le film. Ces élèves vont jusqu’à lancer une pétition pour dénoncer l’« atteinte à la laïcité et à la neu­tra­li­té politique » qu’aurait consti­tuées cette pro­jec­tion. Le personnel éducatif mettra une bonne semaine à faire redes­cendre la tension.

Sébastien (son prénom a été modifié) est pro­fes­seur de phi­lo­so­phie et « référent égalité » – depuis 2018, tous les éta­blis­se­ments de second cycle sont obligés de nommer ces référent·es, sur la base du volon­ta­riat, parmi leur personnel éducatif. Dans le lycée où est projeté le docu­men­taire de Nina Faure, c’est donc lui qui est chargé de la promotion de l’égalité filles-garçons, de la pré­ven­tion des violences sexistes et sexuelles et des LGBTphobies, en soutien aux intervenant·es en EAS. Sébastien explique que ces élèves d’extrême droite, qui « se vantent d’aller aux meetings de Bardella » et qui « par­viennent à instaurer dans le quotidien de la classe une ambiance lour­de­ment misogyne » se révèlent par­ti­cu­liè­re­ment virulents lors des séances d’éducation à la sexualité, lorsqu’ils s’offusquent par exemple de dis­cus­sions sur la repro­duc­tion ou sur la tran­si­den­ti­té. À ceux-là s’ajoutent des élèves « très chrétien·nes » : choqué·es par We are coming, elles et ils ont soutenu la pétition lancée après sa pro­jec­tion. Sébastien se heurte au fait qu’une partie des jeunes qu’il a en classe jugent « qu’on ne doit pas parler de sexualité à l’école, qu’on est trop jeunes, que c’est privé » – alors que, en parallèle, plusieurs filles lui confient avoir subi des viols, y compris de la part de camarades de classe.

 


« On aurait dit que c’était la première fois que ces jeunes étaient confronté·es à une dis­cus­sion publique sur la sexualité. »

Nina Faure, réalisatrice


 

Chevaux de bataille de la droite radicale

Au lycée, une partie des élèves sont majeur·es ou proches de la majorité ; l’éducation à la sexualité a donc moins de risques qu’à l’école primaire ou au collège d’impliquer les parents et de provoquer un scandale média­tique – comme cela s’était passé avec les ABCD de l’égalité en 2014, et comme tentent de le faire aujourd’hui plusieurs col­lec­tifs proches de l’extrême droite, tels SOS Éducation ou Parents vigilants (2). Au lycée, des élèves prennent le relais de l’entreprise de désta­bi­li­sa­tion de ces ensei­gne­ments, chevaux de bataille his­to­riques de la droite radicale et des asso­cia­tions catho­liques inté­gristes. En 1894, déjà, l’antisémite notoire Édouard Drumont s’indignait contre le « système por­no­gra­phique de coédu­ca­tion des sexes » (c’est-à-dire la mixité à l’école), mis en place par des instituteur·ices liber­taires comme Paul Robin. Ce dernier avait développé dans un orphe­li­nat un ensei­gne­ment mul­ti­dis­ci­pli­naire éman­ci­pa­teur, athée, anti­pa­trio­tique… et mixte, avec « filles et garçons [qui] suivent ensemble tous les ensei­gne­ments et activités (couture, cuisine, travail du fer et du bois) (3) ».

 

Le collectif ultraréactionnaire Parents vigilants a tenu en novembre 2023 un colloque au Sénat qui s’est clos par une prise de parole d’Éric Zemmour (à gauche). QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS

Le collectif ultra­réac­tion­naire Parents vigilants a tenu en novembre 2023 un colloque au Sénat qui s’est clos par une prise de parole d’Éric Zemmour (à gauche). Crédit : Quentin de Groeve /HANS LUCAS

Au-delà de l’affiliation aux partis d’extrême droite et à des orga­ni­sa­tions iden­ti­taires, les jeunes hommes sont de manière générale par­ti­cu­liè­re­ment ciblés par les mou­ve­ments mas­cu­li­nistes (4), qui pullulent sur Internet et prônent un anti­fé­mi­nisme souvent violent et « centré sur la vic­ti­mi­sa­tion des hommes », selon les socio­logues Mélissa Blais et Francis Dupuis-Déri. Pour Sébastien, la misogynie et la LGBTphobie ordi­naires exprimées bruyam­ment par une partie des garçons, « qui trouvent qu’on parle trop de ces sujets et préfèrent faire des blagues sur la place des femmes à la cuisine », sont un phénomène « plus insidieux, mais tout aussi conta­mi­na­teur, car plus fréquent, que les prises de parole des élèves zem­mou­ristes ». Cette aversion pour des rapports plus éga­li­taires, que l’on retrouve dans toutes les sphères sociales, l’interroge : « Est-ce que parler de consen­te­ment et de violences dans cette ambiance, ça ne fait pas plus de mal aux victimes que de ne pas en parler du tout ? » Une remarque qui prêche en faveur de confi­gu­ra­tions non mixtes sur certains sujets… mais aussi surtout pour une politique beaucoup plus ambi­tieuse en ce qui concerne l’éducation à la vie affective et sexuelle.

En mars 2024, le gou­ver­ne­ment avait annoncé la mise en place à la rentrée suivante d’un programme complet d’EAS du CP à la terminale, avec des thé­ma­tiques précises pour chaque niveau et une approche trans­ver­sale touchant toutes les dis­ci­plines. Mais l’initiative a été suspendue au moment des élections légis­la­tives de juin, et cet ensei­gne­ment, tout comme les postes afférents, est pour l’heure dépourvu de budget à la hauteur des enjeux et repose sur la volonté des direc­tions de monter (ou pas) des dossiers de finan­ce­ment pour faire inter­ve­nir des asso­cia­tions, acheter du matériel, former les enseignant·es, etc. Malgré l’obligation d’avoir au moins un·e référent·e égalité par lycée, il apparaît dans un sondage réalisé par l’association NousToutes en 2021 que seuls 41 % des lycées publics en ont nommé, et 11 % des lycées privés (5).

 

Dans les éta­blis­se­ments où il y en a, ces référent·es manquent cruel­le­ment de temps et de formation appro­priée, d’échanges entre pairs et de supports. Elles et ils ne sont pas non plus suf­fi­sam­ment rémunéré·es. En effet, les textes régle­men­taires ne déter­minent pas de nombre d’heures ou d’augmentation de salaire pour cette mission, cela reste à la dis­cré­tion des chef·fes d’établissement : certain·es, comme Sébastien, peuvent sim­ple­ment prendre des heures sur leur temps de travail sans rému­né­ra­tion sup­plé­men­taire, d’autres ont 15 minutes libérées par semaine, d’autres encore reçoivent un com­plé­ment de salaire de quelques dizaines d’euros par mois. Elles et ils se heurtent aussi bien souvent au dés­in­té­rêt de leurs collègues et supérieur·es, voire à leur hostilité. Quand, dépassé par les histoires de viols que lui ont confiées certaines élèves, Sébastien a voulu faire venir une asso­cia­tion spé­cia­liste des violences sexistes et sexuelles, la pro­vi­seure a refusé, arguant de l’absence de moyens finan­ciers. Il a été renvoyé aux heures qu’il peut débloquer pour inter­ve­nir lui-même, alors qu’il n’est pas formé sur le sujet. « On a quand même l’impression que l’effet d’annonce [du gou­ver­ne­ment Attal] visait à maintenir la structure de domi­na­tion, en mettant une charge énorme sur les quelques personnes investies », résume Nina Faure, qui a eu l’occasion d’échanger avec bon nombre de référent·es égalité au cours de ses pro­jec­tions en milieu scolaire.

 

Un levier de lutte contre les discriminations

Angelina Duc est infir­mière depuis deux ans dans un lycée public drômois, et chargée de l’EAS. Elle regrette elle aussi ce manque de temps, de personnel formé et d’implication générale sur ce sujet. Depuis la dernière réforme du lycée, les emplois du temps sont très indi­vi­dua­li­sés, les élèves ne sont plus souvent en classe entière et, avec Parcoursup et le contrôle continu, tous·tes subissent une pression accrue dès la seconde. Certes, la hié­rar­chie soutient les actions que mène Angelina Duc, « mais ce qui compte fina­le­ment, ce sont les bons résultats au bac, alors beaucoup d’enseignant·es ne veulent pas faire sauter une heure de cours pour ça ». Autre frein important selon elle, la mauvaise santé mentale des enfants, qui la mobilise beaucoup en tant qu’infirmière. « Un grand nombre d’élèves font des phobies scolaires, des ten­ta­tives de suicide, relève-t-elle. Le covid, les réseaux sociaux, l’état du monde, la pression scolaire, ajoutés à des situa­tions fami­liales com­pli­quées, aux violences sexuelles, à l’homophobie et la trans­pho­bie, cela fait beaucoup de choses qui aug­mentent leur anxiété. »

L’éducation à la sexualité et à l’égalité dès le plus jeune âge est reconnue, par l’État comme par les asso­cia­tions fémi­nistes et le milieu éducatif, comme étant pri­mor­diale pour lutter contre les violences et les dis­cri­mi­na­tions, pour améliorer la vie de tous·tes et notamment celle des filles et des personnes queers. Elles et ils en sont bien conscient·es.

Depuis deux ans, j’interviens sur le sujet de l’autodéfense féministe dans une classe de seconde pro accom­pa­gne­ment, soins et services à la personne (ASSP) d’un lycée privé catho­lique de la Drôme. Anne-Lise et Florence, pro­fes­seures de français et de sciences médico-sociales, ont choisi ensemble de faire tra­vailler les élèves sur une sélection de livres fémi­nistes, alors que l’EAS n’était jusqu’alors quasiment pas dispensée dans ce lycée. Dans leurs fiches de lecture, les lycéennes expriment le sou­la­ge­ment, la libé­ra­tion, les solutions que cela leur apporte à propos des violences sexuelles ou conju­gales qu’elles subissent. Dans cette section, les garçons, très mino­ri­taires, per­forment souvent des mas­cu­li­ni­tés moins viri­listes, disent aussi subir des dis­cri­mi­na­tions et sont plus réceptifs à ces questions. La seule oppo­si­tion à laquelle les ensei­gnantes ont été confron­tées est celle de parents d’une famille « très connue et puissante dans le milieu catho­lique inté­griste », qui ont refusé que leur fille lise la BD Le Chœur des femmes (6), la jugeant « por­no­gra­phique » et « contraire à leurs valeurs ». Ils ont essayé d’imposer une autre liste de livres aux enseignantes.

Plus glo­ba­le­ment, dans les lycées, ce sont des élèves, fémi­nistes, LGBT+, anti­ra­cistes, des filles et des personnes queers surtout, qui sont les acteur·ices de la résis­tance aux idées réac­tion­naires. Toutes ces personnes sont par exemple souvent les premiers soutiens de leurs camarades trans, adoptant avant les adultes les nouveaux pronom et prénom. Conscientisé·es à ces questions par les réseaux sociaux, ces élèves réclament des inter­ven­tions, les orga­nisent, trouvent parfois de leur propre chef des finan­ce­ments : c’est notamment arrivé dans le lycée d’Angelina Duc, dans la Drôme, où je suis inter­ve­nue à l’initiative de lycéennes fémi­nistes. Celles-ci ont également poussé l’infirmière et une pro­fes­seure de SVT à monter avec elles une grande expo­si­tion sur les questions d’orientation sexuelle, d’identité de genre, de santé sexuelle et repro­duc­tive, etc., que près de 500 élèves sont venu·es visiter.

 


Dans les lycées, les élèves, fémi­nistes, LGBT+, anti­ra­cistes sont les acteur·ices de la résis­tance aux idées réactionnaires.


 

Écoute et dialogue entre pairs

Dans ce contexte de moyens très limités, per­son­nels et élèves engagé·es construisent autant que possible des actions pour favoriser une culture de l’égalité et conso­li­der la résis­tance aux idées réac­tion­naires dans leurs éta­blis­se­ments. Par exemple, avec une entrée pro­gres­sive dans les thé­ma­tiques, une répar­ti­tion des élèves dans l’espace de façon à casser les logiques de boys’club, ou encore des inter­ven­tions en non-mixité ou sur la base du volon­ta­riat afin de favoriser un espace de parole libre et bien­veillant pour les participant·es.

Une autre piste est de soutenir d’abord les personnes les plus motivées et concer­nées, comme cela se fait au lycée général, tech­no­lo­gique et pro­fes­sion­nel Joseph-Vallot, situé dans la commune occitane de Lodève, où je suis inter­ve­nue en avril 2024. Maëva Béguin-Way, pro­fes­seure d’anglais et référente égalité, et Mona Clot, conseillère prin­ci­pale d’éducation, ont décidé cette année de concen­trer leurs efforts sur la consti­tu­tion d’un groupe d’égaux-délégué·es, des élèves volon­taires et déjà conscient·es des dis­cri­mi­na­tions, sus­cep­tibles de devenir des personnes res­sources pour leurs camarades. « Passé l’école primaire et le collège, où les adultes sont encore beaucoup sollicité·es pour régler les conflits, explique Mona Clot, au lycée, les élèves semblent perdre confiance en l’action des adultes et préfèrent se taire ou se tourner vers leurs ami·es pour avoir de l’écoute. » Ces jeunes ont bénéficié de trois journées complètes de formation sur les LGBTphobies, au repérage des violences, à l’autodéfense féministe et à l’accueil de la parole de victimes. L’une de leurs premières actions a consisté à organiser un Mois des fiertés au programme chargé : journée des vêtements non genrés, quiz de culture LGBT+, pro­jec­tions, vente au profit de l’association SOS Homophobie, enquête sur la répar­ti­tion genrée des personnes dans l’espace scolaire, etc.

 

Un long chemin à parcourir

À partir de septembre 2024, ces égaux-délégué·es pourront inter­ve­nir dans des classes pour former à leur tour d’autres élèves à ces questions, afin que, petit à petit, la culture de l’égalité de genre essaime. En parallèle, Maëva Béguin-Way et une vingtaine d’enseignant·es du lycée Vallot et du collège voisin sont en train de rédiger un programme complet de séances d’EAS intégrées aux cours de la 6e à la terminale, qui seront ensuite dis­pen­sées pour que tous les sujets soient abordés au fil des années et que la totalité des élèves en bénéficie.

Pour ses actions, Maëva Béguin-Way peut compter sur le « soutien total » de la direction, avec une rému­né­ra­tion de 1 250 euros et un budget de 1 000 euros pour l’année. Un soutien qui a un effet sur ses collègues : si, au départ, une bonne partie d’entre elles et eux ne voyaient pas l’intérêt de la mission, plusieurs ont, depuis, suivi des for­ma­tions « égalité » – mises en place par l’académie de Montpellier et dis­pen­sées notamment par Maëva Béguin-Way –, et se sont emparé·es de ces questions dans leurs cours, n’hésitant pas à venir la consulter pour aider des élèves. « Le fait que le proviseur encourage ce que l’on fait, ça aide, analyse-t-elle. J’ai peut-être des collègues qui n’adhèrent pas plei­ne­ment, mais ils ne se sentent pas légitimes à exprimer leur oppo­si­tion fron­ta­le­ment. » Consciente du chemin qu’il reste à parcourir, elle est aussi impliquée au niveau de l’académie de Montpellier, en tant que membre de l’observatoire des violences de genre, qui recense les « faits éta­blis­se­ments » relevant de violences sexistes et sexuelles. Si elle explique craindre parfois une vague de har­cè­le­ment par des militant·es d’extrême droite, à l’occasion du Mois des fiertés au lycée par exemple, elle est déter­mi­née : « C’est un combat que je ne lâcherai pas et que je suis fière de mener col­lec­ti­ve­ment avec les élèves et les membres de la com­mu­nau­té éducative qui portent ces valeurs. Je suis prête à en découdre avec n’importe qui. »

Face à divers phé­no­mènes – l’offensive de la droite conser­va­trice contre les mineur·es trans, l’augmentation des actes LGBTphobes (7), ou encore le déni­gre­ment jusqu’au sommet de l’État des dénon­cia­tions de violences sexuelles –, l’éducation à la sexualité, qui cris­tal­lise tant de clivages, est un ensei­gne­ment ancré dans les vécus, qui répond à des besoins urgents. Dans le contexte d’extrême droi­ti­sa­tion de la société, elle est aussi un rempart, un front de résis­tance à tenir, cen­ti­mètre par cen­ti­mètre, pour bloquer la pro­li­fé­ra­tion des idées réactionnaires. •

Cet article a été édité par Diane Milelli.


(1) La loi du 4 juillet 2001 établit que les élèves doivent se voir dispenser au moins trois séances par an. En 2021, un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale constate que moins de 20 % des collégien·nes et moins de 15 % des écolier·es et lycéen·nes en bénéficiaient.

(2) Créée en 2001, SOS Éducation est proche des milieux ultra­li­bé­raux et d’extrême droite. Né en 2022 dans le sillage du parti d’extrême droite Reconquête !, le groupe Parents vigilants cherche à infiltrer les conseils d’école afin de contrer les ini­tia­tives de lutte contre les inéga­li­tés sociales, raciales et genrées.

(3) Grégory Chambat, Quand l’extrême droite rêve de faire école. Une bataille cultu­relle et sociale, éditions du Croquant, 2023.

(4) Lire à ce sujet l’article de Pauline Ferrari, « Masculinisme et biologie : le grand détournement »

(5) Sur un échan­tillon de 720 ayant répondu par « oui » ou par « non » parmi les 1 000 lycées inter­ro­gés par téléphone en juin 2021.

(6) Signée Aude Mermilliod (Le Lombard, 2021), elle est adaptée du roman du même nom du médecin Martin Winckler (P.O.L, 2009).

(7) Dans son rapport de 2024, l’association SOS Homophobie note par exemple une aug­men­ta­tion de 40 % des témoi­gnages d’agressions physiques par rapport à 2022.

Résister en féministes

Retrouvez cet article dans la revue La Déferlante n°15 Résister, parue en août 2024. Consultez le sommaire.

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