Quelle résistance féministe pour vaincre l’extrême droite ? Il se trouve que fomenter des plans avec les camarades fait justement partie de mes activités favorites.
Il n’y a pas de raison que cet exercice soit réservé aux grands stratèges en chef tels qu’on les imagine, ces moustachus fumant le cigare. Alors, le temps d’une carte (plus non blanche que) blanche, et armée de longues moustaches pointues, je vais m’essayer ici à proposer quelques pistes stratégiques. Pour cela, je ne retiendrai que deux événements qui ont eu lieu la même année, en 2023 : la mort de Nahel et une rencontre entre dirigeant·es des extrêmes droites européennes consacrée à la gestion du ventre des femmes.
Nahel Merzouk est mort le 27 juin 2023, à l’âge de 17 ans. Ce jour-là, il a été traité comme tous les enfants non blancs qui vivent en France : comme une menace démographique. La police française l’a tué (1), et pas avec le dos de la cuillère. Ce fut terrifiant à voir, comme d’observer ensuite que, pour une bonne partie de la population française, la mort de Nahel, c’était un Arabe en moins, c’était enrayer la menace, prélever une goutte d’eau dans cette mer faite de vagues migratoires incontrôlées qui défigurent la France.
Tout le monde a vu ce crime raciste en vidéo. Pourtant, il n’y a pas eu des millions de personnes dans les rues pour le dénoncer. Pas même des centaines de milliers. Pas de grève générale, pas de grève tout court. Ici et là, une tribune signée par les habitué·es des tribunes. Sur les réseaux sociaux, on a beaucoup commenté. Dans les médias, on a beaucoup débattu : cet adolescent méritait-il d’être abattu d’une balle dans le thorax ? Certains ont déclaré que oui, évidemment puisqu’il n’avait pas le permis de conduire. D’autres ont balbutié que, quand même, ce n’était pas une raison pour l’exécuter ainsi. Le fait même que ce débat ait eu lieu a prolongé la déshumanisation dont a été victime Nahel, enfant déshumanisé jusque dans la tombe. Car vivant ou mort, cet enfant n’est pas un enfant, c’est un Arabe.
Pourtant ce n’est pas rien, un crime raciste, quand c’est un crime d’État. Le crime d’État a ceci de particulier que c’est l’appareil garant de l’ordre qui a le doigt sur la gâchette, et il a la gâchette facile face aux enfants arabes. L’ordre, ce serait donc de tuer sans pitié nos enfants ? se demandent, perplexes, les parents de garçons arabes.
Il y a bien eu une révolte. Même qu’elle a été spectaculaire. Huit jours exactement. Une révolte d’enfants, en majorité. Qui vivent dans les quartiers populaires. Des adolescents à qui on ne laisse aucune perspective réjouissante, à qui on promet tous les jours une vie des plus sordides. Des adolescents très organisés, solidaires, qui bougent en bandes. Déterminés, qui ne craignent que Dieu. Ceux qui sont les plus incontrôlables, les plus tristes aussi, en colère contre celles et ceux qui leur rendent la vie impossible. Il s’agit des adolescents qui sont dehors tard le soir. Très peu de filles donc. Même si elles n’en pensent pas moins : beaucoup avaient sûrement envie de tout brûler aussi.
Le 28 juin 2023, le commissariat de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, a été incendié. On pouvait entendre depuis les fenêtres du quartier : « C’est pour toi Nahel », crié plusieurs fois alors que le commissariat prenait feu. Le cri a accompagné le geste, la revendication était claire : on ne se laissera pas crever !
On a vu la révolte des enfants qui ne veulent pas finir une balle dans le thorax, traités comme des sous-humains, humiliés dans leurs écoles, dans la rue, à la télé, partout, des enfants écœurés, qui n’en ont plus rien à faire de rien. Mais – et c’est important de le garder en tête – des enfants qui ont tout de même l’espoir que ça change. Par le feu. Parce qu’ils savent que, dans ce pays, les conditions d’existence de la jeunesse des quartiers populaires ne s’améliorent un peu – mais c’est toujours ça de pris – que si ça brûle. En 2005, après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré (2), les jeunes d’alors ont brûlé leur quartier, et la voiture de la voisine qui n’y était pour rien. Erreur tactique, ont-ils analysé avec un peu de recul. Pendant près de vingt ans, la génération Zyed et Bouna a chuchoté à l’oreille de ceux qui naissaient qu’il valait mieux aller brûler le centre-ville et la voiture du bourgeois qui, lui, n’est jamais totalement innocent. Et c’est ce qu’a fait la génération Nahel. Car dans les quartiers populaires aussi il y a des moustachus qui réfléchissent à des stratégies dont on peut s’inspirer.
Face à cette révolte, qu’a répondu l’État français ? D’abord, le lendemain, le président de la République a déclaré : « Nous avons un adolescent qui a été tué, c’est inexplicable, inexcusable. » Les parents de garçons arabes et noirs ont été rassurés de voir que, cette fois, même l’État français avait trouvé la mise à mort de Nahel inexcusable.
On a vu la révolte des enfants qui ne veulent pas finir une balle dans le thorax, traités comme des sous-humains.
Mais dès le 30 juin, les choses sont rentrées dans l’ordre. L’ordre décrit plus haut, celui que craignent les parents de garçons arabes. Ce jour-là, le président a dit : finalement, tout ça, c’est la faute aux réseaux sociaux et aux parents démissionnaires des quartiers populaires. La répression a été maximale. La police a encore tué deux personnes, à Cayenne et à Marseille (3). Il y a eu des éborgnés, des gueules cassées, 4 000 personnes interpellées, 2 100 condamnations, dont près de 1 800 à de la prison ferme. À celles et ceux qui pensent que tout le monde est réprimé de la même manière, peu importe la couleur de peau : en huit jours de soulèvement après la mort de Nahel, il y a eu plus de condamnations qu’en un an et demi de mouvement des Gilets jaunes…
Car le message adressé aux quartiers populaires devait être clair : la remise en question de l’ordre policier raciste n’est pas autorisée. Pour que ça rentre dans la petite tête des adolescents, sur les plateaux télé, les autorités ont brandi le portrait de Nahel comme pour dire : Vous voyez ce qui est arrivé à votre petit copain, là, ça peut vous arriver aussi si vous faites les malins.
Dans la foulée, le gouvernement a proposé un plan en direction de la jeunesse des quartiers populaires. Et a annoncé, fin août 2023, qu’il serait désormais interdit pour les adolescentes musulmanes de porter une robe jugée – par le CPE, le proviseur ou n’importe quel·le professeur·euse – trop longue. Désormais, les adolescentes musulmanes devront s’habiller court et près du corps, l’État (qui n’a rien d’autre de plus urgent à faire) y veillera. On les a repérées, ces adolescentes qui, quand il s’agit de tout brûler, ne descendent pas dans la rue mais n’en pensent pas moins, elles qui ont le culot – en plus – de bien réussir à l’école. L’occasion de violer leur intimité et de les humilier publiquement. Et si au passage on peut en faire trébucher quelques-unes dans leur parcours scolaire et professionnel, c’est toujours ça de pris aussi.
Décidément, moins il y en aura, de ces enfants-là, mieux la France et l’Europe se porteront. Les enfants, c’était aussi le sujet d’une rencontre entre dirigeant·es des extrêmes droites européennes qui s’est tenue les 14 et 15 septembre 2023 à Budapest, en Hongrie. Le thème principal : le déclin démographique de l’Occident. Cette fois, il s’agit d’enfants – nos chères petites têtes blondes – qu’on est impatient·es de voir naître, le plus possible. Le danger cette fois, c’est qu’il n’y en ait pas assez, de ces enfants-là.
Présent à ce sommet, le gratin des dirigeant·es européen·nes d’extrême droite : entre autres Viktor Orbán, Premier ministre hongrois et Giorgia Meloni, présidente du conseil en Italie. Le problème stratégique auquel sont confronté·es ces moustachus à cigare fascistes est le suivant : pour assurer la force de travail dont les entreprises européennes ont besoin et la chair à canon dont pourraient avoir besoin les nations occidentales, deux possibilités. Soit on relance la natalité, soit on ouvre les frontières. Viktor Orbán et Giorgia Meloni défendent une Europe forteresse, blanche et chrétienne. La piste privilégiée est donc l’augmentation de la natalité. Or, selon ces fascistes, le taux de natalité ne cesse de baisser à cause d’idéologies de la décadence qui remettent en question la famille. Une des solutions défendues par Giorgia Meloni, qui se présente comme une mère catholique, c’est la restriction du droit à l’avortement. Ou comment mettre la main sur le ventre des femmes blanches pour tenter de contrôler et réguler à sa guise la démographie européenne.
L’extrême droite européenne est ainsi à l’avant-garde de la gestion patriarcale et raciste des naissances. À l’avant-garde, mais elle n’en a pas l’exclusivité. En janvier 2024, Emmanuel Macron parle explicitement de « réarmement démographique ». C’est ici un exemple de l’influence grandissante et rapide du projet fasciste partout en Europe, y compris sur des gouvernements qui ne sont pas à proprement parler d’extrême droite.
Car le macronisme, ce libéralisme autoritaire, n’est pas une idéologie d’extrême droite, même si la dernière « loi immigration » en date est clairement raciste (4). Le projet libéral autoritaire n’a pas comme but ultime de hiérarchiser racialement les individus. Il a pour but de tordre le marché du travail au profit du capital ou de privatiser les services publics, et pour ce faire, stratégiquement, oui, il va mobiliser un discours et une politique racistes.
Avec l’extrême droite, c’est une autre paire de manches. C’est l’ensemble de son offre politique qui est structuré par le suprémacisme blanc dans ce qu’il a de plus explicite et total. Sa singularité, c’est de promettre aux personnes blanches que les personnes non blanches seront légalement discriminées dans l’accès aux ressources. Avec la mise en œuvre de la préférence nationale sur les logements, l’emploi, les aides sociales, qui consisterait à passer outre la Constitution, et donc à sortir de l’État de droit. En ce sens, entre libéralisme autoritaire et extrême droite, c’est une différence de nature, pas de degré.
On peut donc bien parler de basculement quand le Rassemblement national (RN) est aux portes du pouvoir. Et ce qui fait bascule, c’est la question raciale et coloniale, et rien d’autre.
Les autorités ont symboliquement pris la tête de Nahel, ils l’ont brandie sur les plateaux télé comme pour dire : Vous voyez ce qui est arrivé à votre petit copain, là, ça peut vous arriver aussi si vous faites les malins.
L’extrême droite a tout intérêt à ce que ce basculement ne dise pas son nom, à ce qu’il passe pour une simple évolution. Prenons garde donc à éviter de parler du basculement qui aurait déjà eu lieu sous Emmanuel Macron. En réalité, le « déjà basculé » précipite le basculement : car à quoi bon se battre contre le risque que l’extrême droite prenne le pouvoir si elle est déjà au pouvoir ?
Nous, féministes, avons tout intérêt à continuer à politiser le ventre des femmes, pour ne rien en laisser à l’extrême droite.
Il est urgent de construire un mouvement féministe internationaliste, capable d’imposer le droit et l’accès à l’avortement gratuit et libre pour toutes les personnes qui voudraient avorter. À cet égard la campagne européenne « Ma voix, Mon choix », menée notamment par l’activiste féministe Alice Coffin, est des plus remarquables.
Mais ça ne suffit pas. Il est clair que la célébration de la famille réactionnaire et les plans d’action pour restreindre le droit à l’avortement vont de pair avec le durcissement des frontières et l’oppression accrue vis-à-vis des personnes non blanches. On parle certes de réarmement démographique à propos de certains ventres, mais on pense menace démographique à neutraliser pour certains autres. C’est un projet suprémaciste qui veut nous dresser les un·es contre les autres. Il est donc tout aussi urgent de se mobiliser sur un autre front : la politisation des ventres des femmes non blanches. Et de penser une solidarité – réelle – entre femmes blanches et non blanches, pour l’égale dignité de leurs enfants à toutes.
De l’intérêt, pour les féministes, d’avoir une stratégie antiraciste et internationaliste à court et moyen terme… Et aujourd’hui, nous sommes loin d’être prêtes ! Il faut se préparer à résister, pour ne pas subir l’agenda des moustachus autoritaires et fascistes.
Aller chercher l’extrême droite quasi exclusivement – comme c’est le cas aujourd’hui – sur d’autres questions que le projet suprémaciste qu’elle porte – les services publics, la fiscalité, la retraite, le sexisme, etc. – est une impasse stratégique. Le problème avec les dirigeants du RN, c’est que leur parti a été fondé en 1972 par des néofascistes nazis et des colonialistes pour normaliser leur projet fasciste et prendre le pouvoir par les élections. Le problème avec l’extrême droite, c’est qu’elle a offert plus d’un million d’euros au policier qui a exécuté Nahel, pour le remercier. Ils sont là nos principaux problèmes.
C’est une mauvaise analyse de l’extrême droite qui fait bégayer le camp féministe chaque fois que se pose à elle la question raciale. Entre autres exemples de bancalité, la manière dont certaines féministes ont décrit le soulèvement des jeunes des quartiers populaires après la mort de Nahel et la répression policière armée qui s’est abattue sur eux : elles ont parlé de deux virilités qui s’affrontent… Quelle blague.
Je continue à penser que le féminisme est un outil d’émancipation révolutionnaire, et qu’il peut contribuer, entre autres, à nous libérer du suprémacisme blanc. Je pense même que le camp féministe peut être à l’avant-garde dans la lutte antiraciste contre l’extrême droite.
Nous sommes héritières de figures féministes qui ont lié leur combat féministe et leur combat anticolonialiste et/ou antiraciste : Louise Michel, Simone de Beauvoir, Angela Davis, bell hooks, Audre Lorde, Gisèle Halimi. Nous avons à disposition des outils d’analyse particulièrement pointus pour lutter contre l’extrême droite, le fémonationalisme théorisé par Sara Farris (lire l’analyse de Kaoutar Harchi), l’intersectionnalité par Kimberlé Crenshaw ou la colonialité du genre par Maria Lugones, pour ne citer que ces trois-là. Moi-même, c’est dans le champ féministe que j’ai pris appui pour produire les notions de « mère-tampon » ou de « désenfantisation » (5). Convenons-en : nous avons à disposition un espace féministe qui est politiquement et intellectuellement des plus stimulants.
Par ailleurs, nous avons l’expérience des désaccords et des conflits (parfois très durs comme autour de la loi sur le foulard de 2004), mais aussi des discussions jusque tard dans la nuit qui font changer d’avis, sans drame et sans rancune. Alors, organisons un espace pour penser la stratégie antiraciste et internationaliste dans le féminisme face à l’extrême droite, à court et plus long terme. Car l’extrême droite française, plus que jamais ancrée dans les territoires partout en France, ne disparaîtra pas de sitôt.
Qui organise ? Qui en serait ? Quelques idées à discuter, par exemple. Des espaces autonomes pour que les personnes les plus vulnérabilisées puissent se réfugier. Les fascistes possèdent des espaces à elles et eux, des bars, des cinémas. Les féministes, elles, se retrouvent dans des bars de centre-ville ou à Paris, où le café au lait est à 8 euros. Pourquoi pas un système de cotisation aussi ? Pour se donner les moyens financiers de s’auto-organiser, notamment dans les territoires marginalisés. L’inclusivité, ça doit être d’abord de redistribuer l’argent aux féministes de classes populaires. Et réfléchir aux espaces pour se défendre, les maquis. D’autant que l’extrême droite, ce n’est pas une poignée d’individus marginaux. Aujourd’hui, c’est une partie grandissante de l’édition, des médias, de la fonction publique, de l’université, des syndicats, des élu·es, des collectivités territoriales, des artistes, des humoristes, des étudiant·es, des influenceur·euses, des tiktokeur·euses, des paysan·nes, des militant·es LGBT+, des écologistes, des féministes… L’extrême droite, surtout, c’est la police française. Et, de plus en plus, l’armée. Cela pose la question de la nature de la résistance, puisque résistance il doit y avoir. Cette question doit être posée dans de bonnes conditions, collectivement.
En avril 2022, à Bagnolet, on s’est retrouvé·es – on était une centaine – entre les deux tours de la présidentielle pour répondre à cette question : que fait-on dimanche soir si Marine Le Pen gagne et si les fascistes fêtent leur victoire en lançant des ratonnades ? On s’est à nouveau retrouvé·es – plusieurs centaines cette fois – dans de grandes salles parisiennes, en juin 2024, après la victoire de l’extrême droite aux européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale. Avec cette même question, plus urgente que jamais : comment s’organiser concrètement contre l’extrême droite ?
Les échanges ont été galvanisants : on réfléchissait à un plan détaillé ! Fomenté ensemble ! N’attendons pas d’être au soir des victoires fascistes dans le champ électoral pour commencer à organiser nos résistances.
La stratégie féministe que je propose ici pour vaincre l’extrême droite est simple : elle est antiraciste et internationaliste. Faisons de cette stratégie une de nos fiertés. Les féministes ont leur part à faire pour empêcher qu’on exécute des enfants impunément, au nom de l’État. Nous le savons, aucun de nos enfants ne sera libre si tous et toutes ne le sommes pas. Alors, armons-nous de moustaches hautes et fières, et travaillons à l’émancipation de tous et toutes. •
Fatima Ouassak est essayiste et autrice, aux éditions La Découverte de La Puissance des mères. et Pour une écologie pirate. Militante engagée dans l’antiracisme et l’écologie, elle a cofondé le Front de mères, un syndicat de parents des quartiers populaires.
Maya Mihindou est dessinatrice, graphiste et photographe. Elle a notamment illustré Contrechant, une anthologie de poèmes d’Audre Lorde (traduction du collectif Cételle, Les Prouesses, 2023).
(1) Le policier auteur du tir, mis en examen pour homicide volontaire, a été placé en détention provisoire pendant cinq mois avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Une cagnotte en ligne lancée par Jean Messiha, figure de la fachosphère, a récolté 1,6 million d’euros en soutien à sa famille. Cette cagnotte fait l’objet d’une plainte, déposée par la famille deNahel Merzouk.
(2) Le 27 octobre 2005, Zyed Benna (17 ans) et Bouna Traoré (15 ans) mouraient électrocutés à Clichy-sous-Bois (Seine-saint-Denis) dans un transformateur où ils s’étaient réfugiés pour échapper à la police. Leur mort fut l’élément déclencheur de vingt jours d’émeute.
(3) Le 29 juin 2023, à Cayenne, en Guyane, un homme est tué par une « balle perdue » lors des émeutes pour protester contre la mort de Nahel. Trois jours plus tard, le 1er juillet, un jeune homme de 27 ans décède des suites d’un « choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile de type flash-ball », d’après le parquet de Marseille.
(4) Des articles prônant la préférence nationale ont été retoqués par le Conseil constitutionnel pour vice de forme. Promulguée le 26 janvier 2024, la « loi asile et immigration » n’en reste pas moins l’une des plus répressives de ces quarante dernières années.
(5) Ces deux notions sont développées dans La Puissance des mères de Fatima Ouassak. Les « mères tampons » seraient à même d’apaiser la colère des enfants et adolescent·es des quartiers populaires. Quant au processus de « désenfantisation », il est celui que mène l’État contre la jeunesse en humiliant, terrorisant, voire tuant les enfants de personnes immigrées.