« Se rendre compte qu’on peut se défendre ouvre une perspective émancipatrice »

Publié le 30/07/2021

La société contem­po­raine a organisé l’invisibilité de la violence féminine, explique la socio­logue Coline Cardi, maîtresse de conférences à l’université Paris 8. Les rares femmes qui trans­gressent cette norme de genre sont souvent représentées comme des monstres ou des héroïnes.

Coline Cardi, vous avez dirigé, avec la socio­logue Geneviève Pruvost, un ouvrage collectif intitulé Penser la violence des femmes (publié en 2012, et réédité en 2017 à La Découverte). Pourquoi dis­tin­guer la violence des femmes de celle des hommes ?

On est parties du constat qu’il n’existait rien sur la par­ti­ci­pa­tion des femmes à des actes de violence, ni dans les travaux uni­ver­si­taires, ni dans ceux portant sur les ins­ti­tu­tions qui sanc­tionnent cette violence : la police et la justice. Il nous parais­sait donc important de nous pencher sur cette idée que les femmes ne pour­raient pas, par nature, faire usage de la violence. On s’est rendu compte que ce n’était pas tant un tabou qu’un discours, sans cesse renouvelé, qui rend impos­sible et impen­sable cette violence des femmes […]

Nora Bouazzouni

Journaliste traductrice et autrice. Son dernier livre, Mangez les riches !  La lutte des classes passe par l’assiette est paru en octobre 3023 (éditions Nourriturfu). Voir tous ses articles