Trans et féministes : décentrer la controverse

Depuis quelques mois, les réseaux sociaux servent d’amplificateur à une polémique opposant des trans et des fémi­nistes, laissant entendre que les deux parties seraient anta­go­nistes, voire irré­con­ci­liables. En plongeant dans la généa­lo­gie de la pensée féministe, le chercheur Emmanuel Beaubatie rela­ti­vise cette querelle et la replace dans l’histoire des débats qui ponctuent les mobi­li­sa­tions des femmes depuis les années 1970.
Publié le 21/06/2023

Retrouvez cet article dans la revue papier La Déferlante n°3. La Déferlante est une revue tri­mes­trielle indé­pen­dante consacrée aux fémi­nismes et au genre. Tous les trois mois, en librairie et sur abon­ne­ment, elle raconte les luttes et les débats qui secouent notre société.

En 1979, parais­sait aux États-Unis L’Empire trans­sexuel, de la pro­fes­seure en women studies Janice Raymond. Ce texte, traduit en français deux ans plus tard, dépei­gnait les femmes trans comme des agents du patriar­cat venant coloniser les milieux fémi­nistes pour saper les fon­de­ments de leurs luttes. Une repré­sen­ta­tion qui peut paraître datée, mais à laquelle font pourtant écho les récentes prises de position de la colleuse et ex-Femen Marguerite Stern contre les « tran­sac­ti­vis­tes¹ » ou encore les décla­ra­tions de J. K. Rowling, célèbre autrice de Harry Potter, à l’encontre des trans dans les mou­ve­ments féministes².

L’enjeu ici n’est pas d’argumenter contre de tels discours, cela a déjà été fait à maintes reprises. Il s’agit plutôt de les replacer dans une longue série de débats qui ont ponctué l’histoire du féminisme des années 1970 à nos jours. Comme tout mouvement d’opprimé·es, le mouvement pour les droits des femmes connaît des dis­sen­sions multiples et variées. Irréductibles à des dif­fé­rences d’opinions, ces dis­sen­sions s’enracinent souvent dans des logiques d’oppression, comme ce fut le cas à l’égard des les­biennes ou des femmes non blanches.

Qui appar­tient au sujet politique femme ? Qui a sa place dans les mobi­li­sa­tions fémi­nistes ? Les rapports sociaux et de pouvoir n’épargnent rien ni personne, pas même les col­lec­tifs qui entendent les combattre. Les pages qui suivent ne se concentrent pas seulement sur les trans, et c’est à dessein : elles entendent avant tout retracer les apports et affron­te­ments de dif­fé­rentes approches fémi­nistes, tout en s’interrogeant sur leur éven­tuelle conciliation.

Un combat commun contre le contrôle des corps

La lutte pour disposer de son propre corps est un point de conver­gence entre les mobi­li­sa­tions fémi­nistes et trans. « Mon corps, mon choix » : ce slogan bien connu des mou­ve­ments d’émancipation des femmes a été repris par les mou­ve­ments trans qui ont émergé à la fin du siècle dernier. En France, au cours des années 1970, le Mouvement de libé­ra­tion des femmes (MLF) et le Mouvement de lutte pour l’avortement et la contra­cep­tion (MLAC) reven­diquent, entre autres, un accès libre et gratuit à l’avortement, ainsi que le rem­bour­se­ment de la contra­cep­tion, légalisée en 1967. L’enjeu est alors de s’affranchir de l’appropriation juridique et médicale de corps conçus par la nation comme voués à la reproduction.


Les trans sont les seul·es à avoir vu le monde des deux côtés de la frontière du genre. Cette expé­rience éclaire comme aucune autre le poids e la domi­na­tion masculine.


C’est contre ce même ordre social qui produit, dif­fé­ren­cie et hié­rar­chise deux caté­go­ries – ou classes – de sexes que des voix trans se sont élevées deux décennies plus tard. En 1992, Leslie Feinberg, militant·e états-unien·ne assigné·e fille à la naissance et qui s’identifie à la fois comme butch³ et trans­genre, publie Transgender Liberation⁴ . Ce texte fondateur établit un parallèle entre les luttes trans et le mouvement de libé­ra­tion des femmes et pointe le contrôle des corps trans, depuis longtemps psy­chia­tri­sés et exper­ti­sés par l’institution médicale et la justice.

Le contrôle des corps subor­don­nés est un objet de lutte pour bon nombre de popu­la­tions mino­ri­sées. Dans le cas des femmes cis et des trans, ce contrôle prend place dans un ordre hété­ro­sexuel et de genre au sein duquel chacun·e doit tenir sa place. Mais si de nom­breuses fémi­nistes s’accordent sur le poids d’un tel ordre social, toutes n’ont pas la même idée de comment s’en affranchir.

Les fémi­nistes n’ont pas attendu les contro­verses contem­po­raines autour des trans pour connaître des clivages : dès les années 1970, leur unité se fissure. Souvent qua­li­fiées de maté­ria­listes, les approches qui sous-tendent les mobi­li­sa­tions des années 1970 s’attaquent avant tout à ce que la socio­logue et militante Christine Delphy appelle la division sexuelle du travail : tandis que les hommes acca­parent le travail productif tout en s’appropriant celui des femmes, ces dernières sont assignées à un destin repro­duc­tif. D’inspiration marxiste, cette approche se fonde sur l’idée d’une lutte entre deux classes de sexe anta­go­niques, et se situe par défaut dans un schème hétérosexuel.

MLF, Gouines Rouges et première tensions

C’est dans ce paysage d’idées qu’émerge parmi les les­biennes du MLF une position politique qui reven­dique la sortie de l’hétérosexualité comme un geste éman­ci­pa­teur per­met­tant aux femmes d’échapper en partie à leur classe de sexe. Dans cette concep­tion, l’appropriation privée du travail par un homme n’est plus une fatalité, et des mobilités deviennent possibles au sein de l’ordre du genre [voir encadré page 150]. Cette stratégie est source de tensions au sein du féminisme français. Certaines mili­tantes y voient une option consis­tant à fuir la domi­na­tion plus qu’à la combattre. Pour d’autres se dissimule derrière cet argument le désir sans doute incons­cient de ne pas renoncer aux bénéfices secon­daires de l’hétérosexualité.

C’est sur ce fond de tensions que naissent deux nouveaux col­lec­tifs fémi­nistes : le groupe des Gouines rouges – dont Christine Delphy fait partie – et le Front homo­sexuel d’action révo­lu­tion­naire (FHAR), au sein duquel on trouve le groupe des Gazolines, qui compte des personnes trans dans ses rangs. Au sein des Gouines rouges, une figure de l’engagement lesbien se fera connaître par son fameux adage « Les les­biennes ne sont pas des femmes » : la phi­lo­sophe et écrivaine Monique Wittig [lire son portrait dans le numéro 2 de La Déferlante]. Intégrant la sexualité – et ses marges – dans les réflexions fémi­nistes, elle posera certains jalons des futures approches queer, dans les­quelles les trans trou­ve­ront plei­ne­ment leur place.

Études queer et performativité du genre

Parfois qua­li­fiées de quatrième vague féministe, les études queer se déve­loppent aux États-Unis dans les années 1990. Elles s’intéressent à la manière dont les marges obligent à repenser le genre et la sexualité à l’échelle de l’ensemble de la popu­la­tion. Dans cette lit­té­ra­ture, on ne raisonne pas en termes de lutte entre deux classes, mais plutôt, dans la lignée de Michel Foucault, penseur majeur de la « French Theory », en termes de pouvoir et de résis­tance. Si le pouvoir demeure patriar­cal et hété­ro­sexuel, les minorités sexuelles et de genre peuvent y résister depuis l’intérieur et en ques­tion­ner les fon­de­ments, que beaucoup consi­dèrent comme bio­lo­giques. Pour la phi­lo­sophe Judith Butler, pro­fes­seure à l’université de Berkeley qui se fait connaître mon­dia­le­ment en 1990 avec son ouvrage Trouble dans le genre⁵ , les personnes trans ne sont pas sub­ver­sives en soi : elles ne le sont que parce qu’elles peuvent passer pour des hommes ou des femmes cis tout en étant trans. Leurs expé­riences révèlent ce que Butler appelle la « per­for­ma­ti­vi­té » : le genre en lui-même n’a pas d’essence ; il ne prend corps que par une répé­ti­tion de pratiques et de per­for­mances. Or, ce qui relève du construit social peut logi­que­ment être décons­truit : les caté­go­ries de sexe n’ont, en résumé, pas d’existence intrinsèque.

Si Christine Delphy avait déjà formulé le fait que « le genre précède le sexe⁶  » exprimant par là que les caté­go­ries « homme » et « femme » sont un pur produit de l’ordre patriar­cal, les approches queer pensent aussi, et surtout, l’inévitable porosité des fron­tières entre ces caté­go­ries. C’est pré­ci­sé­ment de cette porosité que naît le fameux « trouble dans le genre ». Pour cette raison, ce sont ces approches queer qui ont inspiré les textes fon­da­teurs des études trans. Parmi ces textes, on trouve L’Empire contre-attaque : un manifeste post-transsexuel, de Sandy Stone⁷ (dont le titre tacle ouver­te­ment Janice Raymond), une critique en règle de l’injonction médicale et juridique faite aux trans à passer pour des hommes ou des femmes cis. En effet, l’expression d’un désir d’invisibilité à toute épreuve reste la condition sine qua non de l’accès aux soins et au chan­ge­ment d’état civil. Ce cadre de pensée queer ne fait toutefois pas l’unanimité parmi les fémi­nistes, certaines s’inquiétant du brouillage des déli­mi­ta­tions de la classe des femmes. Une pré­oc­cu­pa­tion qui tra­ver­sait déjà les mou­ve­ments fémi­nistes à propos des les­biennes, mais aussi des femmes noires.

Aux origines de l’intersectionnalité

En 1851, à Akron, dans l’État de l’Ohio, la militante africaine-américaine et ancienne esclave Sojourner Truth est la première à poser devant une conven­tion de femmes blanches cette question-manifeste du mouvement afro-féministe : « Ne suis-je pas une femme ? » Quelques années plus tard, c’est sous ce titre que la militante bell hooks⁸ publiera l’un des textes décisifs du black feminism. Ce mouvement, qui met en lumière l’intrication entre les systèmes d’oppression de genre, de race et de classe, conduira, dans les années 1990, à l’éclosion des études sur l’intersectionnalité.

Depuis longtemps exclues des mou­ve­ments fémi­nistes parce qu’elles étaient noires, mais aussi des mou­ve­ments anti­ra­cistes parce qu’elles étaient femmes, des femmes noires états-uniennes ont commencé, dans les années 1980, à pointer les biais et angles morts des fémi­nistes blanches. Entendant rendre justice à l’hétérogénéité de leur classe de sexe, elles ont montré en quoi beaucoup de fémi­nistes ne les consi­dé­raient, au fond, pas vraiment comme des femmes ou, du moins, pas comme des femmes respectables.

Mais ce qui apparaît comme une dis­si­dence se loge dans des logiques parfois contra­dic­toires. Si les femmes noires ont pu être perçues, contre leur gré, comme n’étant pas vraiment des femmes, les les­biennes, elles, ont pu être mar­gi­na­li­sées car elles ne voulaient plus vraiment en être. Ce double mouvement permet de saisir en quoi femmes et hommes trans se trouvent chacun·es à leur manière en porte-à-faux, les premières n’étant souvent pas accueillies comme des femmes à part entière tandis que les seconds peuvent être perçus comme des traîtres à leur classe.

Transfuges de sexe

Les études et mou­ve­ments trans ne boudent cependant pas ces approches fémi­nistes qui les tiennent à l’écart. Nombreuses sont les personnes concer­nées qui, de la twit­to­sphère au monde de la recherche, se recon­naissent en partie dans le maté­ria­lisme et mobi­lisent le concept de classes de sexes. Seulement, comme l’ont montré les approches queer – et comme l’ont tant étudié les recherches sur les classes sociales –, ces classes ne sont pas néces­sai­re­ment her­mé­tiques. Des mobilités sociales peuvent advenir, et cela est valable pour les classes de sexes.


De la même façon que les femmes ne sont jamais seulement des femmes, les trans ne sont jamais seulement des trans. Elles et ils sont aussi bien d’autres carac­té­ris­tiques sociales qui forgent des vécus émi­nem­ment sin­gu­liers de l’op­pres­sion de genre.


Les trans sont d’ailleurs les seul·es à avoir vu le monde des deux côtés de la frontière du genre. Cette expé­rience éclaire comme aucune autre le poids de la domi­na­tion masculine, tant elle révèle la dif­fé­rence qu’il y a à être assigné·e et traité·e comme un homme ou comme une femme. Puissant révé­la­teur des pri­vi­lèges qui ont été gagnés ou de ceux qui ont été perdus, la tran­si­tion est aussi une épreuve qui confronte bru­ta­le­ment aux normes et sté­réo­types de genre, les personnes trans connais­sant des tra­jec­toires bien dis­tinctes selon qu’elles sont femmes ou hommes. C’est pré­ci­sé­ment parce que les fron­tières du genre sont si bien gardées que les trans se heurtent encore à tant de violences et de précarité. Toutefois, le fait de vivre une mobilité sociale de sexe ne suffit pas à résumer l’expérience qu’elles et ils font de la domi­na­tion. C’est là une des leçons de l’intersectionnalité : de la même façon que les femmes ne sont jamais seulement des femmes, les trans ne sont jamais seulement des trans. Elles et ils ont aussi bien d’autres carac­té­ris­tiques sociales qui forgent des vécus émi­nem­ment sin­gu­liers de l’oppression de genre.

Mouvements transféministes

Comme en témoigne le déve­lop­pe­ment des études et mou­ve­ments dits trans­fé­mi­nistes, la trans­pho­bie est indis­so­ciable du sexisme. Loin d’être une phobie indi­vi­duelle et irra­tion­nelle, elle sanc­tionne le passage d’une frontière sociale qui sépare et dis­cri­mine les individus. Pour reprendre Monique Wittig dans La Pensée straight⁹,  « la catégorie de sexe est une catégorie tota­li­taire » qui ne manque pas de condamner celles et ceux qui tentent de s’en affran­chir. Avec le déve­lop­pe­ment des mou­ve­ments trans au cours de ces trente dernières années, certaines fémi­nistes craignent que soit perdue de vue la lutte contre le patriar­cat, que Christine Delphy qua­li­fiait d’« ennemi principal ». Mais, d’une part, c’est à ce même ennemi que les trans payent encore un si lourd tribut, et, d’autre part, ce sont peut-être avant tout les conflits entre popu­la­tions dominées qui conduisent à perdre le sens des priorités.

Comme Delphy l’a elle-même reconnu, il n’est au fond pas de véritable ennemi principal, mais bien des « périls multiples¹⁰ ». Ce n’est pas parce que les personnes trans, racisées et les­biennes ne font pas la même expé­rience de l’oppression que les femmes cis, blanches et hété­ro­sexuelles, qu’elles n’en font pas l’expérience du tout. S’affranchir de sa catégorie sociale de sexe assignée ne permet jamais d’échapper à la domi­na­tion masculine, bien au contraire. L’espace social du genre est vaste et diver­si­fié, mais il n’en demeure pas moins émi­nem­ment hiérarchisé. •

1. En janvier 2020, Marguerite Stern cosigne notamment une tribune publiée sur le HuffPost expli­quant, notamment, inter­pré­ter la tran­si­den­ti­té « comme une nouvelle tentative masculine pour empêcher les femmes de s’exprimer ».

2. En juin 2020, l’autrice de Harry Potter partage sur Twitter un article parlant des « personnes qui ont leurs règles », com­men­tant iro­ni­que­ment : « Je suis sûre qu’on devait avoir un mot pour ces gens. Que quelqu’un m’aide. Feum ? Famme ? Feemm ? »

3. Apparu dans le milieu ouvrier aux Etats-Unis dans les années 1930, le terme de « butch » (abré­via­tion de « butcher », lit­té­ra­le­ment « boucher·ère ») était ini­tia­le­ment une insulte désignant les les­biennes jugées mas­cu­lines. Les personnes concer­nées se sont depuis réap­pro­prié ce terme.

4. Leslie Feinberg, Transgender Liberation: A Movement Whose Time Has Come, World View Forum, 1992.

5. Trouble dans le genre, Judith Butler. La Découverte, 2006 Cet ouvrage, publié en 1990 aux États-Unis, ques­tionne la porosité des fron­tières entre les caté­go­ries d’hétérosexualité et d’homosexualité, ainsi qu’entre les caté­go­ries d’homme et de femme. Traduit en France en 2006, il est un des textes fon­da­teurs des queer studies.

6. L’ennemi principal, Christine Delphy. Éditions Syllepse, 2009. Dans ce livre-manifeste, Delphy concep­tua­lise l’idée d’une lutte entre
deux classes de sexe. Elle énonce l’urgence l’urgence de combattre le patriar­cat comme système social, éco­no­mique et politique d’oppression des femmes.

7. Sandy Stone, « The Empire Strikes Back: A Posttranssexual Manifesto », in Julia Epstein, Kristina Straub (dir.), Body Guards: The Cultural Politics of Gender Ambiguity, Routledge, 1991.

8. Ne suis-je pas une femme ?, bell hooks. Éditions Cambourakis, 2015. Inspiré par le discours de l’ancienne esclave Sojourner Truth, ce texte publié en 1981 (Ain’t I a woman ? Black women and feminism, Pluto press, 1981) interroge la mar­gi­na­li­sa­tion des femmes noires dans les mou­ve­ments fémi­nistes et préfigure les réflexions du courant afro-féministe et intersectionnel.

9. La pensée straight, Monique Wittig. Éditions Amsterdam, 2018 Dans ce discours prononcé en 1978, la co-fondatrice du Mouvement de libé­ra­tion des femmes (MLF) définit l’hétérosexualité non plus comme une orien­ta­tion naturelle, mais comme un régime politique dont les les­biennes sont les premières pour­fen­deuses. Il est publié pour la première fois en France en 2001.

10. Une formule de la juriste et écrivaine Deborah King dans « Multiple Jeopardy, Multiple Consciousness: The Context of a Black Feminist Ideology », Signs, vol. 14, no 1, 1988, p. 42–72.

Emmanuel Beaubatie

Sociologue, chargé de recherche au CNRS, il travaille sur la diversité et les mobilités de genre. Il est notamment l’auteur de Transfuges de sexe. Passer les frontières du genre paru aux éditions La Découverte. Il est l’auteur de l’article « Trans et féministes : décentrer la controverse ». Voir tous ses articles

Se battre : nos corps dans la lutte

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