Depuis #MeToo, les partis de gauche ont mis en place des dispositifs contre les violences sexistes et sexuelles. Ces comités, composés de militant·es, réceptionnent des signalements allant du comportement sexiste aux crimes sexuels. De l’affaire Taha Bouhafs à celle de Julien Bayou, ces cellules d’enquête font l’objet de vifs débats. Justice privée sans possible recours pour les un·es, indispensable garde-fou pour les autres, elles posent des questions de droit et secouent les partis, y compris ceux, à droite, qui ne veulent pas en entendre parler.
En soirée, Shirley Wirden a longtemps parlé de ce camarade du Parti communiste qui ne savait pas entendre un « non ». Elle racontait à ses ami·es ce jeune homme « très lourd et très répétitif » qui la submergeait d’avances par SMS et sur les réseaux sociaux. « C’était une sur-sollicitation quotidienne. Je ne répondais pas sur Facebook, alors il m’écrivait sur Instagram pour m’inviter à boire un verre », se souvient l’élue parisienne, aujourd’hui trentenaire. Pendant des années, l’idée de saisir les autorités du PCF ne lui a pas traversé l’esprit, encore moins celle de porter plainte. « Personne ne m’en empêchait. C’est juste que ce n’était pas dans les radars. » Au fil du temps, la militante recueille des échos d’autres femmes ayant subi du harcèlement de la part du même camarade. Alors, début 2018, quand le PCF annonce la création d’une cellule d’écoute des violences sexistes et sexuelles (VSS) baptisée « Tolérance zéro », Shirley Wirden est l’une des premières à leur écrire un mail. « La direction devait être au courant pour qu’il n’accède pas à davantage de responsabilités. Ma parole a été écoutée. C’était un soulagement, car c’était enfin dit de manière officielle. »
Fin 2017, en plein déferlement de témoignages #MeToo sur les réseaux sociaux, c’est Hélène Bidard, conseillère de Paris, qui avait […]
Retrouvez la suite de cette enquête signée Laurène Daycard dans La Déferlante #9.