De la légende énigmatique à l’icône féministe sans cesse revisitée, Virginia Woolf est plurielle. Parmi toutes les évocations possibles de l’autrice des Vagues, la romancière Geneviève Brisac en choisit une, chère à son cœur. Pour elle, Woolf est une femme de génie qui osa, avant tout, être elle-même, et dont l’œuvre peut se lire comme une impérieuse invitation adressée à toutes les femmes : faites-vous confiance ! Ce texte est en partie inspiré de l’ouvrage de Geneviève Brisac et Agnès Desarthe V. W. Le mélange des genres (L’Olivier, 2004), republié en 2008 sous le titre La Double Vie de Virginia Woolf (Points).
Quand La Déferlante m’a demandé de faire un portrait de Virginia Woolf, j’ai pensé d’abord à son chef‑d’œuvre, Les Vagues. J’ai songé à toutes ces vagues innombrables, à toutes ces marées hautes et à toutes ces marées basses que nous, les féministes, nous avons vécues depuis cent ans. J’ai pensé à un portrait en forme de vagues. Le mot s’imposait. La déferlante Virginia Woolf. […]