Céline Cester, présidente de l’association Les Enfants d’Arc En Ciel, se bat depuis onze ans pour accompagner les familles LGBTQ+ dans les différentes démarches que nécessite un projet parental. Un an après l’ouverture en France de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, le « faire famille » demeure un parcours difficile pour nombre de personnes.
Quel combat porte votre association Les Enfants d’Arc En Ciel ?
Ce qui m’y a amenée, il y a onze ans, c’était ma volonté de devenir maman, de fonder une famille. Comme bien des lesbiennes, j’avais besoin d’infos : comment faire, où aller, quels sont nos droits ? C’était compliqué. J’ai rencontré cette association, qui m’a apporté des réponses, et je me suis investie. Au fil des années, j’ai pris de plus en plus de responsabilités. Je militais déjà depuis longtemps [chez Aides, association française de lutte contre le VIH et les hépatites virales]. L’approche communautaire est très importante pour moi. Ce qui me plaît, dans l’idée de rassembler des informations et de les mettre à disposition des autres, c’est que l’on devient véritablement acteurs et actrices de la lutte et que les personnes que l’on aide le deviennent aussi. Quand est arrivé le combat pour la PMA pour tous et toutes, on l’a mené avec beaucoup de conviction. Mais on a accueilli le résultat avec beaucoup de déception.
La loi fête sa première année, où en est-on de son application?
Le simple fait que des femmes puissent désormais rester en France pour être suivies médicalement, c’est déjà énorme. Mais en fonction de l’endroit où l’on habite, l’accès à la PMA est plus ou moins théorique. J’étais récemment en réunion avec du personnel de Cecos (centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains) : actuellement, le premier rendez-vous est donné pour le dernier trimestre 2023 ! À Lyon et à Montpellier, c’est compliqué, il faut attendre deux ans et demi pour le premier essai… mais à côté de ça, […]