Il y a quelques années – six pour être précises –, lorsque nous avons commencé à évoquer l’idée de créer une revue sur les luttes féministes, LGBT+ et le genre, plusieurs personnes – des hommes, pour continuer dans la précision – ont exprimé leur scepticisme sur ce qui leur semblait être un « sujet de niche »
. « Qu’allez-vous bien pouvoir raconter après trois ou quatre numéros ? », s’était interrogé l’un d’eux. En mars prochain, La Déferlante fêtera ses quatre ans. Et c’est une fierté d’avoir montré que les sujets que nous explorons, loin de ne concerner qu’une minorité, sont d’intérêt général.
Une année de récits inédits
En 2024, nous n’avons cessé de documenter les révolutions féministes à l’œuvre et de donner la parole à celles et ceux qui y prennent part. Les militantes du planning familial qui s’organisent face aux collectifs d’extrême droite qui combattent le droit à avorter ; les journalistes gazaouies qui continuent à travailler sous les bombardements israéliens ; les artistes racisées qui témoignent de l’aube d’un #MeToo dans les milieux artistiques pour les femmes non blanches.
Nous avons aussi continué à enquêter sur des sujets peu documentés comme les mutilations imposées aux personnes intersexes, les violences conjugales dans les couples de femmes ou encore la grande souffrance des bénévoles et des salariées des associations féministes.
Tout au long de l’année, nous avons suivi les bouleversements du monde : en Pologne, auprès de médecins qui continuent à se battre pour le droit à l’avortement ; en Argentine, auprès de la nouvelle génération qui refuse le programme fasciste de Javier Milei ; en Turquie, auprès des prolétaires de la fast-fashion.
Nous avons également consacré une série de trois newsletters d’analyse au procès des violeurs de Mazan (ici, ici et là) afin de donner à comprendre les enjeux de ce moment judiciaire crucial. Dans le numéro que nous sommes en train de boucler et qui paraîtra fin février, nous proposons aussi le récit de ces trois mois d’audience par la chroniqueuse et dessinatrice judiciaire Marion Dubreuil.
Ce numéro, dont le dossier est consacré au thème du travail, comprendra également des reportages auprès des sages-femmes libanaises qui continuent à travailler sous les bombes, des femmes ukrainiennes victimes de violences conjugales et un grand entretien avec la penseuse africaine-américaine Angela Davis.
Une newsletter hebdomadaire
Notre newsletter gratuite est désormais envoyée chaque semaine à plus de 40 000 abonné·es. Tous les vendredis matin, nos lecteur-ices reçoivent en alternance un article explorant l’actualité au prisme des questions féministes, queers et antiracistes, et une sélection de livres, articles, événements et initiatives que nous souhaitons vous faire découvrir.
Développer la maison d’édition
Du côté de notre maison d’édition, nous continuons à produire des récits pour fabriquer de nouveaux imaginaires. Au printemps 2024, nous avons publié À nos désirs, d’Élodie Font, une plongée dans la sexualité lesbienne si souvent invisibilisée, fantasmée et caricaturée. Un succès puisque 10 000 exemplaires de cet essai ont déjà été vendus via notre site et en librairie. Et en octobre dernier, c’est notre premier livre jeunesse qui a vu le jour : Iddù, un délicieux conte écoféministe et queer, qui s’est quant à lui déjà écoulé à près de 2 500 exemplaires.
Cette année, nous publierons trois nouveaux livres dont nous vous parlerons très prochainement. À noter également que nous réimprimerons Et l’amour aussi de Marie Docher, et que La Fin des monstres de Tal Madesta sort en format poche chez Points aujourd’hui.
Un glossaire des mots du féminisme
Enfin, La Déferlante est aussi un site Internet qui va se doter, cette année, de nouvelles fonctionnalités afin d’offrir une meilleure visibilité à nos articles et d’améliorer le confort de lecture de nos lecteur·ices. Vous y découvrirez notamment dès la fin du mois une nouvelle ressource en accès libre : un glossaire de concepts (mysogynoir, culture du viol, queer, validisme, etc.) pour mieux appréhender l’époque en féministes.
Se rassembler pour être plus fortes
Parce qu’en cette période d’instabilité et de montée de l’extrême droite, nous avons particulièrement besoin de nous rassembler, nous aurons à cœur de continuer à proposer à nos lecteur·ices des événements pour nous retrouver. En 2024, sur le modèle des nombreuses tables rondes et partenariats mis·es en place un peu partout en France, nous continuerons à imaginer des moments de rencontre et de discussion festifs. Nous pouvons d’ores et déjà… vous annoncer une grande et belle fête le 8 mars à la Maison des Métallos (à Paris), pour célébrer ensemble la Journée internationale des droits des femmes et les quatre ans de La Déferlante.
Le premier numéro de la revue, publié en mars 2021, avait été envoyé à 3 000 abonné·es (celles et ceux qui nous avaient soutenues pendant une campagne de financement participatif). Quatre ans plus tard, vous êtres plus de 13 000 à recevoir la revue dans votre boîte aux lettres chaque trimestre. En librairie, ce sont entre 6 000 et 7 000 exemplaires qui sont vendus tous les trois mois. Ce succès nous porte, mais il reste insuffisant pour que notre média s’autofinance, puisque nous n’avons que très peu de subventions et ne diffusons aucune publicité. À l’été 2023, nous avons réalisé une levée de fonds, faisant entrer quelque 750 lecteurs et lectrices directement dans le capital de La Déferlante. Les 450 000 euros récoltés nous ont permis de développer nos projets éditoriaux en 2024 mais aussi de faire grandir l’équipe de La Déferlante en recrutant quatre personnes : Priscille Baron (responsable administrative et financière), Ingrid Milhaud (directrice photo), Emma Bokono (journaliste vidéo en alternance) et Malwenn Cailliau (assistante d’édition en alternance). Nous comptons désormais onze salariées et continuons à travailler avec nombre de collaborateur·ices régulier·es sans qui La Déferlante ne serait pas ce qu’elle est.
Trouver l’équilibre
En 2025, notre média vise l’équilibre financier. Pour cela, il faut davantage d’abonné·es à notre revue et plus de lecteur·ices pour nos livres. Si au moins 4 000 personnes supplémentaires s’abonnent, nous serons totalement autonomes financièrement. À l’heure où la crise démocratique pousse nos concitoyen·nes à se détourner des médias, ce dont le Rassemblement national en embuscade tire tous les bénéfices, nous répétons qu’une information fiable est le meilleur rempart contre les extrêmes droites.
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Lire La Déferlante, s’abonner, l’acheter en librairie, en parler autour de soi, faire un don, c’est soutenir un média indépendant féministe créé et dirigé par des femmes. Un positionnement vital face à la concentration des médias aux mains de quelques hommes milliardaires notoirement opposés aux droits des femmes et des personnes LGBT+.
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Comme elle le fait depuis ses débuts, en 2025 La Déferlante continuera donc à raconter les bouleversements du monde et à donner la parole à celles et ceux qui sont au cœur des luttes contre la misogynie, les LGBTphobies et le racisme. Et nous ne sommes pas près de nous taire !
Très bonne année 2025. Merci de votre soutien 💝